La nutrition et votre santé

Qu'est-ce que le stress ?

Rédigé par Experts COPMED
09/01/2026

Tensions familiales, pression professionnelle, soucis financiers, rythme de vie intense… Le stress s’invite désormais dans le quotidien de millions de personnes. L’OMS le définit comme un ensemble de réactions physiques et mentales déclenchées face à une contrainte ou une menace. Cette réponse naturelle nous aide à nous adapter. Mais lorsqu’elle s’installe dans la durée, elle se transforme en stress chronique, avec des impacts sur la santé. Comprendre les mécanismes du stress, ses manifestations et ses effets sur l’organisme permet de mieux l’anticiper et de mettre en place des mesures de gestion du stress simples et efficaces au quotidien.

QU'EST-CE QUE LE STRESS ?

L’Organisation Mondiale de la Santé définit le stress comme un état d’inquiétude ou de tension mentale déclenché par une situation difficile[1][1]. Une réaction humaine naturelle, mais capable de devenir problématique lorsqu’elle se prolonge. Dès que le cerveau perçoit une contrainte ou une menace, réelle ou imaginaire, un véritable système d’alerte se met en route. L’amygdale détecte le danger, l’hypothalamus transmet le signal d’urgence et les glandes surrénales libèrent l’adrénaline puis le cortisol, la principale hormone du stress. Ces mécanismes préparent le corps à réagir : vigilance accrue, énergie rapidement mobilisée, ajustement de la tension artérielle et modulation de l’inflammation. Tout fonctionne parfaitement lorsque le stress reste ponctuel. Mais si la situation se répète ou s’installe, l’organisme produit trop de cortisol, ce qui perturbe progressivement le sommeil, la digestion, le métabolisme, la peau et même l’équilibre émotionnel.

On distingue d’ailleurs plusieurs formes de stress. Le stress aigu survient brutalement face à un événement ponctuel, tandis que le stress épisodique revient à intervalles réguliers. Le stress chronique, lui, s’installe dans la durée et finit par épuiser les ressources de l’organisme. On parle parfois aussi de stress émotionnel, davantage lié aux pensées, aux ruminations et à la charge mentale. Tous ne sont pas négatifs : un “bon stress”, appelé eustress, peut stimuler la motivation et améliorer les performances. À l’inverse, le “mauvais stress”, ou distress, fragilise l’organisme et dérègle ses fonctions.

À RETENIR :

✅ Le stress est une réaction normale de l’organisme, il devient problématique lorsqu’il dure dans le temps.

✅La principale hormone du stress est le cortisol.

Les causes du stress sont variées et peuvent se cumuler : charge de travail, événements de vie, manque de sommeil, douleurs, surcharge sensorielle, stimulants…

Réduire son stress est possible grâce à de bonnes habitudes, une alimentation adaptée et la mise en place de techniques spécifiques.

✅Magnésium, psychobiotiques, plantes adaptogènes… De nombreux actifs peuvent être de précieux alliés pour prendre soin du bien-être intérieur.

Le corps traverse généralement trois étapes successives :

1️⃣ La phase d’alarme : il s’agit de la réaction réflexe qui va permettre de réagir face à une situation de stress. Instinctivement, l’organisme se prépare soit au combat soit à la fuite. Cette réponse résulte d’un mécanisme de survie automatique pour faire face à une menace, à un danger. Physiologiquement, ce phénomène se traduit par la libération d’hormones (adrénaline, noradrénaline, dopamine) entraînant une respiration rapide, des niveaux de vigilance accrus ainsi qu’une augmentation de la fréquence cardiaque et de la tension artérielle.

2️⃣ La phase de résistance : cette étape prolonge la 1ère phase et provoque la mise en place d’un processus de résistance face au stress. Les mécanismes d’adaptation s’amplifient et les réserves d’énergie se consomment. Au niveau hormonal, le système nerveux déclenche la libération de cortisol, hormone stimulant la fabrication de glucose et donnant l’énergie nécessaire à l’organisme pour se défendre. En parallèle, une fuite de magnésium par les urines s’enclenche.

3️⃣La phase d’épuisement : si le stress perdure, l’organisme est alors en souffrance. Les capacités énergétiques de l’organisme sont épuisées, le système de régulation hormonal est dépassé et la machine s’emballe. C’est dans cette phase de stress chronique que les désagréments les plus néfastes apparaissent (troubles cardiaques, digestifs, burn-out, dépression…).

Les trois phases du stress

Les causes du stress sont variées et peuvent se cumulées :

  • Surcharge de travail,
  • Délais serrés,
  • Manque de contrôle,
  • Événements de vie comme un deuil ou une séparation,
  • Manque de sommeil,
  • Douleurs chroniques,
  • Conflits relationnels,
  • Exposition continue aux écrans et aux notifications,
  • Excès de caféine,
  • Déséquilibres hormonaux ou encore environnement bruyant et surstimulé.

Lorsque ces facteurs persistent, le système d’alerte reste activé en continu, jusqu’à entraîner ce que l’on appelle le stress chronique.

LES MANIFESTATIONS DU STRESS

Le stress ne s’exprime jamais de la même manière d’une personne à l’autre. Il peut toucher le corps, les émotions, la pensée ou encore les comportements, créant un ensemble de troubles parfois discrets, parfois très marqués.

Sur le plan physique, le stress se manifeste souvent par[2]:

  • Des tensions musculaires au niveau du cou, des épaules ou de la mâchoire.
  • Des maux de tête récurrents.
  • Une sensation de boule dans la gorge.
  • Des douleurs thoraciques liées au stress (le cœur accélère, la respiration devient plus courte, la fatigue s’installe).
  • Des perturbations du système digestif (ballonnements, diarrhée, constipation ou lourdeurs après les repas sont fréquents).
  • Des troubles cutanés (boutons de stress, rougeurs, urticaire).
  • Des variations rapides de poids.
  • Des dérèglements du sommeil (nuits hachées, endormissement difficile).

Sur le plan émotionnel, le stress favorise :

  • L’irritabilité.
  • L’anxiété.
  • L’hypersensibilité.
  • La perte de patience.
  • La diminution de la concentration et de la mémoire immédiate.
  • L’augmentation de la charge mentale.
  • L’impression d’être « submergé », de ruminer en boucle ou d’être constamment en alerte.

Ce stress émotionnel influence ensuite le comportement : grignotages sucrés, agitation, tics nerveux, difficultés à prioriser, procrastination ou au contraire hyperactivité. Certaines personnes s’isolent, d’autres augmentent leur consommation de café ou de tabac pour « tenir », au risque d’aggraver encore la réponse au stress.

Zoom sur le stress au travail :

Le monde professionnel représente l’une des principales sources de stress aujourd’hui. Selon l’EU-OSHA, un salarié européen sur trois est régulièrement concerné[3]. En effet, la surcharge de travail, le manque de reconnaissance, les objectifs mal définis ou irréalistes, ainsi que les interruptions permanentes qui dispersent l’attention sont autant de facteurs qui peuvent favoriser le stress. Lorsque ces contraintes se prolongent, le corps et l’esprit finissent par s’épuiser. C’est ainsi que peut apparaître le burn-out : un effondrement progressif marqué par un épuisement émotionnel profond, une perte de motivation, un détachement affectif appelé cynisme, puis une baisse de l’efficacité et de la confiance en soi. Un signal fort que le corps ne parvient plus à gérer le stress et qu’un rééquilibrage est indispensable.

LES EFFETS DU STRESS

Le stress ne se limite pas aux sensations ressenties au quotidien. Lorsqu’il devient répété ou prolongé, il modifie progressivement le fonctionnement de plusieurs systèmes essentiels.

Le cœur[4] : il réagit à l’excès de cortisol et d’adrénaline par une activation continue. Cette sursollicitation favorise une élévation de la tension artérielle, un rythme cardiaque plus rapide et une sensibilité accrue aux douleurs thoraciques liées au stress. Sur le long terme, ce « mode alerte » érode la capacité naturelle du système cardiovasculaire à revenir au calme.

Le système digestif[5] : en cas de stress chronique, les signaux nerveux qui pilotent l’intestin deviennent irréguliers. L’estomac sécrète plus d’acidité, les muscles digestifs se contractent de façon désordonnée et le microbiote se déséquilibre. Ces perturbations contribuent à l’apparition de spasmes, d’un transit instable ou d’une colopathie fonctionnelle, phénomène bien documenté dans la littérature scientifique.

L’immunité[6] : lorsque le cortisol reste élevé trop longtemps, il finit par inhiber certaines défenses naturelles. L’organisme devient moins réactif face aux agents infectieux, ce qui explique pourquoi certaines personnes stressées tombent plus souvent malades ou récupèrent plus lentement.

Le système nerveux[7] : l’hippocampe, région clé de la mémoire et de l’apprentissage, est particulièrement sensible au cortisol. Une exposition prolongée peut réduire sa performance, entraînant des difficultés de concentration, une mémoire moins fiable et une forme de fatigue cognitive. Ce brouillard mental est l’un des effets les plus fréquents du stress chronique.

La peau[8] : sous l’effet du déséquilibre inflammatoire lié au stress, certains troubles cutanés s’aggravent : eczéma, psoriasis, acné ou urticaire. La peau produit davantage de sébum, se répare moins vite et réagit plus intensément aux agressions extérieures.

Le métabolisme[9] : le cortisol stimule l’appétit et oriente le corps vers des sources rapides d’énergie, ce qui favorise les fringales sucrées. Il augmente aussi la libération de glucose dans le sang et peut entraîner, selon les personnes, une prise de poids ou au contraire une perte rapide en raison d’une dépense énergétique plus élevée ou d’une baisse de l’appétit.

Comment remédier au stress naturellement ?

Ces effets ne touchent pas tout le monde de la même manière. Les femmes y sont souvent plus sensibles en raison des variations hormonales tout au long de la vie (cycle menstruel, grossesse, post-partum, périménopause, ménopause). Les fluctuations d’œstrogènes et de progestérone influencent directement la réactivité au stress, l’humeur et la qualité du sommeil. La charge mentale, plus marquée chez les femmes selon plusieurs études sociologiques, intensifie également cette vulnérabilité[10]. Le stress peut alors perturber le cycle menstruel, accroître les sensations de douleurs prémenstruelles et, dans certains cas, impacter la fertilité. Cette sensibilité accrue ne traduit pas une fragilité, mais une interaction complexe entre hormones, responsabilités et facteurs psychosociaux.

 

COMMENT GÉRER LE STRESS ?

Réduire durablement le stress, c’est possible grâce à une prise en charge globale mêlant habitudes de vie, alimentation anti-stress, outils de gestion du stress et supplémentation naturelle.

Bonnes habitudes de vie 

Avant toute autre démarche, ce sont les gestes simples du quotidien qui font toute la différence face au stress : 

✅Prendre soin de son sommeil.

✅Pratiquer une activité physique régulière.

✅S’exposer chaque jour à la lumière naturelle.

✅Limiter la caféine et l’alcool.

✅Pratiquer 5 minutes de respiration profonde quotidienne.

✅Intégrer de vraies pauses pendant la journée de travail.

✅Réduire les écrans en soirée pour faciliter l’endormissement.

Choix alimentaires 

L’alimentation joue un rôle clé dans la régulation du stress en apportant au système nerveux les nutriments dont il a besoin : 

  • Privilégier les aliments riches en magnésium (oléagineux, cacao, légumineuses), les bonnes sources d’oméga-3 (petits poissons gras, noix), les fibres (fruits, légumes, céréales complètes) ainsi qu’une hydratation régulière.
  • Limiter les sucres rapides, les stimulants et les produits ultra transformés.

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Techniques pour réduire le stress 

En intégrant quelques outils pratiques au quotidien, il devient plus facile de limiter l’impact du stress sur le mental et l’organisation :

✅Organiser les tâches de manière réaliste (to-do list courte et priorisée).

✅Déléguer lorsque c’est possible.

✅Pratiquer la cohérence cardiaque.

✅Marcher en plein air quotidiennement.

✅Clarifier les idées grâce au journaling.

✅Se faire accompagner par un professionnel si besoin. 

    En complément des mesures citées plus haut, certains actifs naturels peuvent être de précieux alliés pour prendre soin de la santé mentale : 

    Notre équipe de rédacteurs est composée de docteurs en médecine, biochimistes, naturopathes et d’experts en nutrition, micronutrition et diététique. 

    Sources : 

    [1] https://www.who.int/fr/news-room/questions-and-answers/item/stress

    [2] https://www.ameli.fr/deux-sevres/assure/sante/themes/troubles-anxieux-anxiete/symptomes-diagnostic

    [3] https://osha.europa.eu/fr/themes/psychosocial-risks-and-mental-health

    [4] Whitworth JA, Williamson PM, Mangos G, Kelly JJ. Cardiovascular consequences of cortisol excess. Vasc Health Risk Manag. 2005;1(4):291-9. doi: 10.2147/vhrm.2005.1.4.291. PMID: 17315601; PMCID: PMC1993964. 

    [5] Pr Sian M. J. Hemmings, 06 octobre 2022, Microbiote intestinal et troubles liés au stress, consulté de : https://www.biocodexmicrobiotainstitute.com/fr/pro/microbiote-intestinal-et-troubles-lies-au-stress

    [6] Alotiby A. Immunology of Stress: A Review Article. J Clin Med. 2024 Oct 25;13(21):6394. doi: 10.3390/jcm13216394. PMID: 39518533; PMCID: PMC11546738.

    [7] Knezevic E, Nenic K, Milanovic V, Knezevic NN. The Role of Cortisol in Chronic Stress, Neurodegenerative Diseases, and Psychological Disorders. Cells. 2023 Nov 29;12(23):2726. doi: 10.3390/cells12232726. PMID: 38067154; PMCID: PMC10706127.

    [8] Lin TK, Zhong L, Santiago JL. Association between Stress and the HPA Axis in the Atopic Dermatitis. Int J Mol Sci. 2017 Oct 12;18(10):2131. doi: 10.3390/ijms18102131. PMID: 29023418; PMCID: PMC5666813.

    [9] Physiologie du cortisol. (2021). In Fondamentaux en nutrition humaine (Chapitre 9, pp. 113-117). Elsevier Masson. 

    https://legacyfileshare.elsevier.com/assets/pdf_file/0003/1216866/Physiologie-du-cortisol.pdf

    [10] Aviv E, Waizman Y, Kim E, Liu J, Rodsky E, Saxbe D. Cognitive household labor: gender disparities and consequences for maternal mental health and wellbeing. Arch Womens Ment Health. 2025 Feb;28(1):5-14. doi: 10.1007/s00737-024-01490-w. Epub 2024 Jul 1. PMID: 38951218; PMCID: PMC11761833.

    [11] 1- A prospective, randomized double-blind, placebo-controlled study of safety and efficacy of a high-concentration full-spectrum extract of ashwagandha root in reducing stress and anxiety in adults. K Chandrasekhar, Jyoti Kapoor, Sridhar Anishetty