Le bien-être et la santé naturelle

Stress chronique : comprendre les impacts sur le cerveau et la santé globale

Rédigé par Experts COPMED
08/10/2025
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Dans un monde où les sollicitations sont permanentes et les rythmes de vie de plus en plus intenses, le stress est devenu un compagnon quotidien pour beaucoup d’entre nous. S’il peut être ponctuellement bénéfique, il devient problématique lorsqu’il s’installe dans la durée. Ce stress chronique, discret mais insidieux, agit comme une usure progressive qui touche aussi bien le corps que le cerveau. Fatigue, troubles du sommeil, anxiété, désordres cardiovasculaires ou encore baisse des défenses immunitaires : ses répercussions sont multiples et souvent sous-estimées.

QU’EST-CE QUE LE STRESS CHRONIQUE ?

Le stress chronique se définit par un état de tension mentale et physique qui perdure dans le temps, bien au-delà d’un événement ponctuel ou d’un danger immédiat. Pour faire face à l’agression ressentie, le cerveau, en coordination avec le système endocrinien, active en continu la production de cortisol, aussi appelé « hormone du stress ». Contrairement au stress aigu, qui stimule temporairement le corps pour réagir à une situation, le stress chronique maintient l’organisme en état d’alerte permanent. Avec le temps, cette activation constante finit par dérégler l’équilibre normal du corps et entraîner des conséquences négatives pour la santé physique et psychique.

Le cercle vicieux du stress chronique débute lorsque ce dernier persiste et épuise progressivement les ressources physiques et mentales. Fatigue, troubles du sommeil et irritabilité engendrée par le stress réduisent la capacité à affronter de nouvelles situations stressantes, ce qui amplifie à son tour la réponse au stress. Plus l’organisme reste sous tension, moins il arrive à s’en remettre, aggravant involontairement son propre état de vulnérabilité et de mal-être. Ce cercle vicieux peut ainsi conduire à une détérioration globale de la santé si des mesures ne sont pas prises pour interrompre le processus. 

À RETENIR :

Le stress est une tension mentale et physique : il se manifeste en 3 phases et perturbe l’équilibre de l’organisme.

Les manifestations du stress chronique peuvent être nombreux : diarrhée, maux de tête, anxiété, hypertension, urticaire…

L’adoption de certains gestes simples permet de lutter contre le stress chronique : alimentation anti-stress, exercices de respiration, activité physique…

Le stress ou les stress ?

Le stress n’est pas une réaction uniforme : il existe plusieurs formes de stress, qui se distinguent par leur durée, leur intensité et leurs effets sur l’organisme.

LES DIFFÉRENTS TYPES DE STRESS
Le stress aiguLe stress épisodiqueLe stress chroniqueLe stress post-traumatique
Durée/TemporalitéCourt, ponctuelRépétitions fréquentesLong terme, permanentLong terme, imprévisible
CausesDanger soudain, examens, prise de parole...Deadlines, surcharge, rythme intense...Pression au travail, charge mentale, insécurités...Traumatisme majeur (accident, agression, catastrophe...)
Effets immédiatsVigilance, concentration, adrénalineFatigue, irritabilité, troubles du sommeilAnxiété, sommeil perturbé, tensions physiquesFlashbacks, hypervigilance, cauchemars
ConséquencesGénéralement sans séquelleÉpuisement, anxiétéDépression, troubles cardiovasculaires, immunité en berneIsolement social, anxiété sévère

Certains types de stress sont adaptatifs et bénéfiques, comme le stress aigu qui prépare l’organisme à réagir rapidement face à un danger. D’autres, lorsqu’ils s’installent dans le temps, deviennent nuisibles pour la santé, en particulier le stress chronique. Identifier ces différentes formes permet de mieux comprendre leurs impacts et de mettre en place des stratégies adaptées pour les gérer.

LES PHASES DU STRESS

Lorsqu’il est confronté à une situation stressante, l’organisme réagit en 3 phases distinctes et consécutives. Chacune d’elle est caractérisée par des réactions spécifiques de l’organisme en impliquant différentes hormones.

1️⃣ La phase d’alarme :

Face à un danger ou un facteur stressant, le corps réagit immédiatement : le rythme cardiaque s’accélère, la pression artérielle augmente et les muscles se préparent à l’action. Cette mobilisation rapide est principalement due à la libération d’adrénaline, une hormone sécrétée par les glandes surrénales, qui permet d’apporter un surcroît d’énergie et de vigilance pour faire face à la situation.

2️⃣ La phase de résistance

Si le facteur de stress persiste, l’organisme entre dans une phase où il tente de s’adapter, en maintenant son niveau d’alerte. C’est durant cette phase que la sécrétion du cortisol prend le relais. Le cortisol aide à mobiliser les réserves énergétiques, permettant ainsi de maintenir la vigilance, stabiliser la glycémie et moduler la réponse immunitaire. Bien que cela permette de continuer à faire face à la pression, le maintien d’un taux de cortisol élevé dans la durée fatigue l’organisme et perturbe plusieurs de ses fonctions, notamment les fonctions cognitives[1].

3️⃣ La phase d’épuisement :

À ce stade, les ressources de l’organisme sont épuisées : la sécrétion de cortisol s’effondre, signalant un état de grande fatigue mentale et physique. Face à cet état d’épuisement, le corps devient vulnérable et peut être sujet à différents troubles, tels que métaboliques, cardiovasculaires, anxieux, digestifs…[2]

En somme, le stress n’est pas seulement une réaction passagère. Quand il se prolonge, il entraîne une dérégulation hormonale qui fragilise l’ensemble de l’organisme. Ainsi, il est essentiel de mettre en place des mesures anti-stress pour ne pas le laisser s’installer et impacter négativement la santé globale.

LES MÉCANISMES DU STRESS DANS LE CERVEAU ET LE CORPS

Le stress est avant tout une réponse biologique d’adaptation. Lorsqu’un individu est confronté à une situation perçue comme menaçante, le cerveau active en quelques fractions de seconde un réseau complexe, mobilisant différentes zones du cerveau impliquées dans les émotions et la coordination[3] :

      Les zones du cerveau
      • L’amygdale : véritable alarme émotionnelle, l’amygdale intervient durant la phase d’alarme. En effet, elle a pour mission d’identifier rapidement les signaux de danger.
      • L’hippocampe : grâce à son implication dans les fonctions de mémorisation, l’hippocampe a la capacité de comparer la situation stressante à des situations antérieures afin d’adapter la réponse de l’organisme.
      • Le cortex préfrontal : en tant que décideur, le cortex préfrontal régule l’attention, la prise de décision et l’inhibition de réponses émotionnelles excessives.

      Pour fonctionner, ces 3 zones cérébrales réagissent aux stimulis environnants et communiquent à l’aide de neurotransmetteurs et d’hormones[4].

      En situation de stress, l’activation continue des axes hormonaux et nerveux permet de préparer le corps à agir :

      • Le rythme cardiaque et la respiration s’accélèrent,
      • Le système immunitaire se prépare à une réponse rapide,
      • Les ressources énergétiques sont mobilisées,
      • L’appareil digestif est mis au repos.

      Le stress active une cascade hormonale qui, ponctuellement, améliore nos capacités d’adaptation. Cependant, lorsqu’il devient chronique, il perturbe le fonctionnement cérébral, et plus particulièrement la santé cognitive, mais fragilise également l’ensemble du corps. Cette double atteinte explique pourquoi le stress chronique est aujourd’hui considéré comme un facteur majeur de risque pour la santé globale.

      LES MANIFESTATIONS DU STRESS CHRONIQUE

      Le stress chronique ne se limite pas à une simple sensation de tension psychologique : il peut entraîner de nombreux signes qui peuvent être regroupés en différentes catégories : physiques, psychiques et comportementaux qui, lorsqu’ils persistent, compromettent la santé globale. Ces manifestations sont la conséquence directe de la suractivation de la production de cortisol et d’adrénaline.

      ✅ Signes physiques :

      • Fatigue persistante malgré le repos,
      • Tensions musculaires au niveau du dos, des épaules et de la nuque,
      • Troubles digestifs variés (diarrhée, constipation, ballonnements, syndrome de l’intestin irritable[5]),
      • Atteintes cardiovasculaires (palpitations, sueurs inhabituelles, élévation de la tension artérielle[6]),
      • Désordres cutanés (eczéma, urticaire, psoriasis, acné[7]),
      • Baisse immunitaire.

      ✅ Signes psychiques :

      • Troubles du sommeil (insomnies, réveils nocturnes, sommeil non réparateur[8]),
      • Anxiété généralisée (irritabilité, nervosité)
      • Troubles cognitifs (difficultés de concentration, oublis[9]).

      ✅ Signes comportementaux :

      • Isolement social,
      • Addictions (tabac, café, alcool[10]).
      • Burn out
      • Stress au travail
      Isolement social

      En somme, le stress chronique agit comme une usure silencieuse et progressive de l’organisme, affectant à la fois le corps, le mental et les comportements. De plus, il augmente considérablement le risque de maladies chroniques. Heureusement, grâce à un repérage précoce des signes d’alerte, des mesures préventives peuvent être mises en place.

       

      COMMENT LUTTER CONTRE LE STRESS CHRONIQUE ?

      Sortir du cercle vicieux du stress chronique demande une approche globale, combinant hygiène de vie, soutien psychologique, alimentation adaptée et parfois un accompagnement médical.

      • Pratiquer une activité physique régulièrement : 30 minutes d’exercice modéré (marche rapide, natation, vélo), permet d’améliorer l’humeur grâce à la libération d’endorphines.
      • Prendre soin de son sommeil : des nuits de 7 à 9 heures, respectant un rythme régulier, permet de mieux gérer le stress. Il est également conseillé de limiter l’utilisation d’écrans durant les heures précédant le coucher.
      • Réaliser des techniques de relaxation : cohérence cardiaque, méditation, yoga… ces pratiques permettent de faire baisser la tension en situation de stress.
      • Éviter les substances stimulantes : les substances telles que le café, l’alcool ou encore les sucres rapides entretiennent la nervosité et perturbent le sommeil.
      • Adopter une alimentation anti-stress : certains aliments permettent de faire le plein en vitamines, minéraux et oméga-3 essentiels à la production de neurotransmetteurs responsable de la bonne humeur. Le magnésium par exemple contribue à réduire le stress en régulant le fonctionnement du système nerveux et en participant à la réponse de l’organisme aux situations stressantes. Opter pour des fruits à coques, légumineuses, céréales complètes, chocolat noir...
      • Prendre soin de son microbiote avec des psychobiotiques : certaines souches probiotiques sont capables de moduler la santé mentale via l’axe intestin-cerveau.
      • Consommer des anti-stress naturels : la vitamines B5, en synergie avec des plantes adaptogènes telles que l’ashwagandha et l’eleuthérocoque, contribue à réguler le taux de cortisol.
      • Se faire suivre par un professionnel si besoin : si les troubles persistent ou deviennent invalidants, il est important de consulter un médecin ou un psychologue. Ces derniers pourront vous accompagner correctement et vous apporter des solutions ciblées et personnalisées.

      Notre équipe de rédacteurs est composée de docteurs en médecine, biochimistes, naturopathes et d’experts en nutrition, micronutrition et diététique. 

      Sources : 

       [1] Lupien SJ, McEwen BS, Gunnar MR, Heim C. Effects of stress throughout the lifespan on the brain, behaviour and cognition. Nat Rev Neurosci. 2009 Jun;10(6):434-45. doi: 10.1038/nrn2639. Epub 2009 Apr 29. PMID: 19401723.

       [2] Cay M, Ucar C, Senol D, Cevirgen F, Ozbag D, Altay Z, Yildiz S. Effect of increase in cortisol level due to stress in healthy young individuals on dynamic and static balance scores. North Clin Istanb. 2018 May 29;5(4):295-301. doi: 10.14744/nci.2017.42103. PMID: 30859159; PMCID: PMC6371989.

       [3] McEwen BS, Bowles NP, Gray JD, Hill MN, Hunter RG, Karatsoreos IN, Nasca C. Mechanisms of stress in the brain. Nat Neurosci. 2015 Oct;18(10):1353-63. doi: 10.1038/nn.4086. Epub 2015 Sep 25. PMID: 26404710; PMCID: PMC4933289.

       [4] Yasmin F, Saxena K, McEwen BS, Chattarji S. The delayed strengthening of synaptic connectivity in the amygdala depends on NMDA receptor activation during acute stress. Physiol Rep. 2016 Oct;4(20):e13002. doi: 10.14814/phy2.13002. PMID: 27798355; PMCID: PMC5099964.. Epub 2019 Sep 3. PMID: 31491473.

       [5] Chronic Pain and Chronic Stress: Two Sides of the Same Coin?, 2017

       [6] Spruill TM. Chronic psychosocial stress and hypertension. Curr Hypertens Rep. 2010 Feb;12(1):10-6. doi: 10.1007/s11906-009-0084-8. PMID: 20425153; PMCID: PMC3694268.

       [7] Arck PC, Slominski A, Theoharides TC, Peters EM, Paus R. Neuroimmunology of stress: skin takes center stage. J Invest Dermatol. 2006 Aug;126(8):1697-704. doi: 10.1038/sj.jid.5700104. PMID: 16845409; PMCID: PMC2232898.

      [8] Lo Martire V, Caruso D, Palagini L, Zoccoli G, Bastianini S. Stress & sleep: A relationship lasting a lifetime. Neurosci Biobehav Rev. 2020 Oct;117:65-77. doi: 10.1016/j.neubiorev.2019.08.024. Epub 2019 Sep 3. PMID: 31491473.

       [9] Liu Q, Liu Y, Leng X, Han J, Xia F, Chen H. Impact of Chronic Stress on Attention Control: Evidence from Behavioral and Event-Related Potential Analyses. Neurosci Bull. 2020 Nov;36(11):1395-1410. doi: 10.1007/s12264-020-00549-9. Epub 2020 Sep 15. PMID: 32929635; PMCID: PMC7674527.

      [10] Sinha R. Chronic stress, drug use, and vulnerability to addiction. Ann N Y Acad Sci. 2008 Oct;1141:105-30. doi: 10.1196/annals.1441.030. PMID: 18991954; PMCID: PMC2732004.

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