La santé de la femme et le confort féminin

Le trouble dysphorique prémenstruel : une forme sévère du syndrome prémenstruel

Rédigé par Experts COPMED
09/05/2025
u n e q u e s t i o n ? U n c o n s e i l Un conseil, une question ?
Contactez-nous
Nos conseillères à votre écoute

Du lundi au jeudi
8h30 à 12h30 & 13h30 à 17h30
Le vendredi
8h30 à 12h & 13h30 à 17h

N° vert international. Service et appel gratuits.

Ou contactez-nous directement par notre formulaire en ligne.

Formulaire en ligne

Le trouble dysphorique prémenstruel (TDPM) est une forme sévère du syndrome prémenstruel (SPM) qui impacte de manière importante la vie quotidienne de nombreuses femmes. Ce trouble se caractérise par des symptômes intenses, à la fois physiques et psychiques, qui surviennent avant les règles.

QU’EST-CE QUE LE TROUBLE DYSPHORIQUE PRÉMENSTRUEL (TDPM) ?

Le trouble dysphorique prémenstruel (TDPM) est un trouble cyclique lié au cycle menstruel reconnu comme une forme sévère de syndrome prémenstruel (SPM). En effet, contrairement au syndrome prémenstruel (SPM), le TDPM ne se limite pas à un inconfort passager : il est reconnu comme un trouble psychiatrique à part entière dans le DSM-5 (Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux) [1].

Il se manifeste principalement pendant la phase lutéale du cycle, c’est-à-dire environ une à deux semaines avant les règles, et disparaît dans les premiers jours des menstruations.

Ce SPM sévère se manifeste par des troubles émotionnels, psychologiques et physiques particulièrement intenses[2]. Ces symptômes, qui touchent à la fois l’humeur, le sommeil, l’énergie et l’état physique général, ont un impact important sur la vie personnelle, professionnelle et sociale des femmes concernées.

✅ À RETENIR:

  • Le TDPM est une forme sévère du syndrome prémenstruel (SPM) reconnue comme un trouble psychiatrique[1].
  • Le TDPM survient en phase lutéale et provoque des inconforts intenses : dépression, anxiété, irritabilité, troubles du sommeil et sensations de douleurs.
  • Environ 3 à 8 % des femmes en âge de procréer seraient concernées par ce SPM sévère.
  • Le diagnostic repose sur un suivi rigoureux des symptômes sur plusieurs cycles.
  • Une prise en charge globale est possible et peut associer traitement médical, hygiène de vie, gestion du stress et complémentation naturelle.

COMMENT LE TDPM S’INSCRIT-IL PARMI LES TROUBLES DU CYCLE MENSTRUEL ?

Les troubles du cycle menstruel englobent différentes manifestations susceptibles d'affecter la santé au quotidien des femmes : sensations de douleurs pendant les règles (dysménorrhée), menstruations abondantes (ménorragies), irrégularités du cycle, syndrome prémenstruel (SPM) y compris dans sa forme la plus sévère, le trouble dysphorique prémenstruel (TDPM).

Selon l’Inserm[3]., le SPM concernerait entre 20 et 40 % des femmes en âge de procréer. Chez certaines, les symptômes restent modérés. Mais pour près d’un tiers, ils deviennent suffisamment envahissants pour perturber les activités du quotidien. Dans environ 3 à 8 % des cas, ils prennent une forme beaucoup plus invalidante, avec une intensité comparable à celle d’un trouble de l’humeur. C’est dans ce contexte que l’on parle de SPM sévère et de trouble dysphorique prémenstruel (TDPM).

Le SPM se traduit par l’apparition cyclique de symptômes physiques et émotionnels dans la seconde moitié du cycle : irritabilité, anxiété légère, fatigue, maux de tête, sensibilité accrue… D’une intensité variable, et bien qu’inconfortables, ces manifestations permettent en général de maintenir une vie active.

Le TDPM, quant à lui, se distingue par :

  • Une intensité émotionnelle marquée et persistante,
  • Un retentissement majeur sur la vie sociale, familiale ou professionnelle,
  • Des critères diagnostiques précis, définis dans le DSM-5, qui en font une entité médicale à part entière[1].
maux de tete

QUELS SONT LES SYMPTÔMES DU TROUBLE DYSPHORIQUE PRÉMENSTRUEL ?

Le TDPM est un trouble qui touche profondément l’équilibre émotionnel, psychique et physique. Il s’agit d’un ensemble de manifestations cycliques qui apparaissent dans les jours précédant les règles et disparaissent après leur début[2][4][5][6,[7].

Symptômes émotionnels

Les symptômes émotionnels sont souvent les plus marquants et les plus invalidants pour les femmes concernées. Ils peuvent inclure :

  • Une humeur dépressive, parfois accompagnée de sentiments de désespoir ou de dévalorisation de soi.
  • Une anxiété marquée, difficile à apaiser.
  • Une irritabilité ou des accès de colère inhabituels.
  • Une hypersensibilité émotionnelle avec des pleurs fréquents ou des réactions excessives.
  • Une perte d’intérêt pour les activités habituellement plaisantes.
  • Des difficultés relationnelles accrues, notamment dans le cercle proche.

Symptômes physiques

À ces manifestations émotionnelles s’ajoutent des troubles physiques qui renforcent cet état de détresse :

  • Une fatigue persistante ou un épuisement inhabituel.
  • Des troubles du sommeil (insomnies, hypersomnies).
  • Une tension ou une douleur mammaire.
  • Des douleurs musculaires, lombaires ou articulaires.
  • Des céphalées ou migraines.
  • Des modifications de l’appétit (fringales, aversions, hyperphagie).
  • Des ballonnements ou une sensation de gonflement.

L’intensité et la récurrence des symptômes du TDPM peuvent altérer profondément la qualité de vie. Ce trouble peut nuire à la concentration, perturber les performances professionnelles, fragiliser les relations familiales ou conjugales et favoriser un repli sur soi ou une perte de confiance. Dans les formes les plus sévères, des pensées suicidaires[8]. peuvent apparaître, soulignant la nécessité d’une reconnaissance médicale et d’un accompagnement adapté, à la fois psychologique et thérapeutique.

QUELLES SONT LES CAUSES ET FACTEURS DE RISQUE DU SPM SÉVÈRE ?

Le trouble dysphorique prémenstruel (TDPM) ne s’explique pas par une anomalie hormonale visible lors d’analyses sanguines classiques. Les femmes qui sont concernées présentent en général des niveaux normaux d’œstrogènes et de progestérone. Ce n’est donc pas la quantité d’hormones qui est en cause mais la sensibilité accrue du système nerveux central à leurs fluctuations naturelles[9]. Cette hypersensibilité hormonale constitue l’un des principaux mécanismes identifiés.

maux de tete

Certaines études ont également mis en évidence un lien entre le TDPM et le système sérotoninergique[4][7]. La sérotonine, un neurotransmetteur important dans la régulation de l’humeur, serait moins bien régulée chez certaines femmes pendant la phase prémenstruelle, en lien avec les variations hormonales. Ce déséquilibre pourrait expliquer en partie l’intensité des symptômes émotionnels observés dans le TDPM.

Plusieurs facteurs semblent également augmenter le risque de développer ce trouble[10]. :

  • Des antécédents personnels ou familiaux de dépression, d’anxiété ou de trouble dysphorique,
  • Un stress chronique, qui affecte la résilience émotionnelle face aux variations hormonales,
  • Des habitudes de vie déséquilibrées, comme un sommeil insuffisant, une alimentation pauvre en micronutriments ou un manque d’activité physique.

COMMENT RECONNAÎTRE ET PRENDRE EN CHARGE LE TROUBLE DYSPHORIQUE PRÉMENSTRUEL ?

Le TDPM reste encore mal diagnostiqué puisqu’il est souvent confondu avec un simple syndrome prémenstruel ou un trouble de l’humeur.

Pour poser un diagnostic fiable, il est indispensable d'observer la régularité des symptômes sur plusieurs cycles. L’intensité des troubles, leur survenue systématique dans les jours précédant les règles, ainsi que leur disparition rapide après le début des menstruations sont des critères essentiels. Le diagnostic, réalisé par un professionnel de santé, repose sur les recommandations du DSM-5, qui exigent au moins cinq symptômes (dont un émotionnel) avec un retentissement important sur la vie quotidienne.

La prise en charge peut être médicamenteuse ou combinée avec une approche naturelle selon les besoins et la sévérité du trouble. Certains traitements comme les ISRS (inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine) sont utilisés à faible dose sur une partie du cycle et se montrent efficaces dans plusieurs études cliniques[11].. Des contraceptifs hormonaux peuvent également être proposés.

En complément de la prise en charge médicale, certaines approches naturelles peuvent s’avérer utiles pour mieux vivre avec les symptômes du TDPM :

✅ Adopter une hygiène de vie plus stable en veillant à un rythme de sommeil régulier et à une bonne récupération.

✅ Pratiquer une activité physique modérée qui contribue à réguler l’humeur et à réduire le stress.

✅ Mettre en place des techniques de gestion du stress comme la respiration consciente, la sophrologie ou le yoga.

✅ Adopter une alimentation équilibrée, riche en bons nutriments et pauvre en excitants (caféine, sucre raffiné, alcool).

Soutenir l’équilibre hormonal et émotionnel par une complémentation adaptée avec des micronutriments ou des plantes sélectionnées dont l’action peut être renforcée lorsqu’ils sont associés en synergie (PEA de haute qualité, comme le PEA Levagen®, magnésium, vitamine B6, zinc, gattilier, oméga-3, mélisse…).

Notre équipe de rédacteurs est composée de docteurs en médecine, biochimistes, naturopathes et d’experts en nutrition, micronutrition et diététique. 

Sources : 

[1] – Zachar P, Kendler KS. A diagnostic and statistical manual of mental disorders history of premenstrual dysphoric disorder. J Nerv Ment Dis. 2014 Apr;202(4):346-52. doi: 10.1097/NMD.0000000000000128. PMID: 24647220.

[2] - Halbreich U, Borenstein J, Pearlstein T, Kahn LS. The prevalence, impairment, impact, and burden of premenstrual dysphoric disorder (PMS/PMDD). Psychoneuroendocrinology. 2003 Aug;28 Suppl 3:1-23. doi: 10.1016/s0306-4530(03)00098-2. PMID: 12892987.

[3] - #PayeTonCycle : C’est quoi le syndrome prémenstruel ? - Inserm

[4] Cary E, Simpson P. Premenstrual disorders and PMDD - a review. Best Pract Res Clin Endocrinol Metab. 2024 Jan;38(1):101858. doi: 10.1016/j.beem.2023.101858. Epub 2023 Dec 28. PMID: 38182436.

[5] - Revue Médicale Suisse – Le trouble dysphorique prémenstruel : diagnostic et stratégie thérapeutique

[6] – Qu'est-ce que le TDPM ? Association TDPM France

[7] - Hofmeister S, Bodden S. Premenstrual Syndrome and Premenstrual Dysphoric Disorder. Am Fam Physician. 2016 Aug 1;94(3):236-40. PMID: 27479626.

[8] - Pinkerton, J. V. (2023, 9 février). Syndrome prémenstruel (SPM). Manuels MSD Pour le Grand Public. https://www.msdmanuals.com/fr/accueil/probl%C3%A8mes-de-sant%C3%A9-de-la-femme/troubles-menstruels-et-anomalies-du-saignement-vaginal/syndrome-pr%C3%A9menstruel-spm

[9] - Dubey N, Hoffman JF, Schuebel K, Yuan Q, Martinez PE, Nieman LK, Rubinow DR, Schmidt PJ, Goldman D. The ESC/E(Z) complex, an effector of response to ovarian steroids, manifests an intrinsic difference in cells from women with premenstrual dysphoric disorder. Mol Psychiatry. 2017 Aug;22(8):1172-1184. doi: 10.1038/mp.2016.229. Epub 2017 Jan 3. PMID: 28044059; PMCID: PMC5495630.

[10] - Mishra, S., Elliott, H., & Marwaha, R. (2023, 19 février). Premenstrual dysphoric disorder. StatPearls - NCBI Bookshelf. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/books/NBK532307/

[11] - Trouble dysphorique prémenstruel : prises en charge médicamenteuses et psychothérapeutiques, une revue de littérature 

Autres dossiers qui peuvent vous intéresser

Comprendre le SPM : symptômes, causes et solutions naturelles

La santé de la femme et le confort féminin

Comprendre le SPM : symptômes, causes et solutions naturelles

Cycle menstruel : calculer, comprendre et mieux vivre chaque phase

La santé de la femme et le confort féminin

Cycle menstruel : calculer, comprendre et mieux vivre chaque phase

Cycle menstruel : retrouver l’équilibre grâce à l’alimentation

La nutrition et votre santé La santé de la femme et le confort féminin

Cycle menstruel : retrouver l’équilibre grâce à l’alimentation