La santé de la femme et le confort féminin

Qu’est-ce que le SOPK (syndrome des ovaires polykystiques) ?

Rédigé par Experts COPMED
06/05/2025
u n e q u e s t i o n ? U n c o n s e i l Un conseil, une question ?
Contactez-nous
Nos conseillères à votre écoute

Du lundi au jeudi
8h30 à 12h30 & 13h30 à 17h30
Le vendredi
8h30 à 12h & 13h30 à 17h

N° vert international. Service et appel gratuits.

Ou contactez-nous directement par notre formulaire en ligne.

Formulaire en ligne

Pilosité, acné, fatigue, règles irrégulières, prise de poids localisée… Ces signes souvent minimisés peuvent révéler un déséquilibre hormonal appelé SOPK ou syndrome des ovaires polykystiques. Ce trouble touche jusqu’à 1 femme sur 10[1] en âge de procréer. Sous-diagnostiqué, il perturbe notamment le cycle menstruel, la fertilité, le métabolisme et impacte en profondeur la qualité de vie.

QU’EST-CE QUE LE SOPK ?

Le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) est un trouble hormonal d’origine multifactorielle qui affecte les femmes en âge de procréer. Il se manifeste par un déséquilibre endocrinien, en particulier une production excessive d’androgènes, les hormones dites « masculines » et une perturbation du cycle menstruel liée à une ovulation irrégulière ou absente. 

Contrairement à ce que son nom suggère, le syndrome des ovaires polykystiques ne signifie pas que les ovaires sont remplis de kystes pathologiques. Il s’agit en réalité de follicules ovariens immatures (ou microfollicules) qui ne parviennent pas à arriver à maturation pour libérer un ovule. À l’échographie, on observe ainsi une apparence « polykystique » avec une couronne de petits follicules, mais il ne s’agit pas de véritables kystes.

Le SOPK n’est pas une maladie unique mais un syndrome c’est-à-dire un ensemble de symptômes qui peuvent varier d’une femme à l’autre. Certaines auront des cycles irréguliers sans autre manifestation tandis que d’autres cumuleront troubles cutanés, troubles de l’ovulation, prise de poids, fatigue chronique ou encore  infertilité. Ce large éventail rend le diagnostic parfois complexe et tardif, d’où l’importance d’une approche globale et personnalisée de la santé féminine.

Depuis 2003, le diagnostic repose principalement sur les critères de Rotterdam, établis par un groupe d’experts internationaux réunis par l’ESHRE et l’ASRM[2]. Il convient de réunir au moins deux des trois critères suivants pour poser un diagnostic de SOPK, après exclusion d'autres causes :

  • Anovulation chronique ou cycles menstruels irréguliers (oligo- ou aménorrhée) ;
  • Hyperandrogénie, cliniquement visible (acné, hirsutisme, alopécie) ou confirmée par une prise de sang ;
  • Ovaires à l’aspect polykystique à l’échographie (au moins 12 follicules mesurant 2 à 9 mm ou un volume ovarien supérieur à 10 cm³).

✅ A retenir :

  • Le SOPK est un trouble hormonal qui perturbe l’ovulation, augmente les androgènes et peut modifier l’aspect des ovaires.
  • Ce syndrome est lié à un déséquilibre hormonal, une résistance à l’insuline, des facteurs génétiques et possiblement environnementaux.
  • Les symptômes les plus fréquents sont des règles irrégulières, hyperpilosité, acné, prise de poids abdominale, fatigue et troubles de la fertilité.
  • Le diagnostic du SOPK repose sur les critères de Rotterdam, qui combinent l’évaluation clinique, les dosages hormonaux et l’échographie pour identifier au moins deux des trois signes suivants : ovulation irrégulière, hyperandrogénie, et présence éventuelle d’ovaires polykystiques.
  • La prise en charge, encadrée par un ou plusieurs professionnels de santé, peut combiner hygiène de vie, traitements ciblés et complémentation nutritionnelle pour aider à rééquilibrer les fonctions hormonales et métaboliques.

Un trouble sous-diagnostiqué pourtant fréquent

Le SOPK est aujourd’hui considéré comme l’un des troubles endocriniens les plus fréquents chez la femme. Il touche entre 6% et 13% des femmes en âge de procréer[3]. Malgré sa prévalence, le SOPK reste largement sous-diagnostiqué.

diagnostic du SOPK

Les symptômes sont souvent attribués à d'autres causes (stress, adolescence, contraception, variations de poids…) ou considérés comme « normaux » sans investigation poussée. De nombreuses femmes mettent ainsi plusieurs années à obtenir un diagnostic clair, parfois après un long parcours médical, notamment en cas de désir de grossesse non abouti.

Le diagnostic du SOPK repose sur une évaluation croisée des signes cliniques, des analyses de sang et d'une échographie pelvienne. Il ne peut être posé qu’en excluant d’autres pathologies hormonales proches comme les troubles thyroïdiens ou l’hyperplasie surrénalienne.

Ce retard au diagnostic peut retarder la mise en place d’un accompagnement adapté, alors qu’une prise en charge précoce pourrait aider à atténuer les symptômes et à limiter les risques associés. En effet, le retentissement du SOPK ne se limite pas à la sphère gynécologique : en l’absence de prise en charge, il peut évoluer vers des complications métaboliques (résistance à l’insuline, diabète de type 2, syndrome métabolique), cardiovasculaires ou même psychologiques. D’où l’importance de mieux reconnaître ce trouble et d’en parler.

LES SYMPTÔMES DU SOPK

Les symptômes du SOPK varient considérablement d’une femme à l’autre. Certains sont discrets, d’autres plus visibles ou invalidants. Ils peuvent apparaître dès l’adolescence et évoluer au fil du temps. Dans tous les cas, ils sont le reflet d’un déséquilibre hormonal qui mérite d’être identifié et pris en charge.

Les symptômes les plus fréquents chez les femmes atteintes de SOPK sont[1][3][4][5][6][7]

  • Les troubles du cycle menstruel : règles irrégulières, rares ou absentes (oligo- ou aménorrhée), signes d’une ovulation peu fréquente voire inexistante.
  • Une pilosité excessive (hirsutisme) : développement de poils foncés et drus sur des zones habituellement peu poilues chez la femme : visage (menton, lèvre supérieure), ventre, poitrine ou dos. Ce signe, souvent difficile à vivre, est lié à une augmentation des androgènes.
  • Une acné persistante : boutons inflammatoires localisés sur le bas du visage, le menton ou le dos, résistants aux traitements habituels. L’acné hormonale est fréquente en cas de SOPK.
  • Une chute de cheveux (alopécie androgénétique) : perte diffuse ou localisée des cheveux, principalement sur le sommet du crâne, évoquant une calvitie de type masculin.
  • Une prise de poids : prise de masse grasse, en particulier au niveau abdominal. Le SOPK est souvent associé à une résistance à l’insuline qui rend la perte de poids plus difficile malgré une alimentation équilibrée.
  • Une fatigue chronique : sensation d’épuisement physique ou mental persistante, parfois liée à une inflammation, une mauvaise régulation du sucre ou un déséquilibre thyroïdien associé.
  • Des troubles de la fertilité : des difficultés à concevoir en raison de cycles anovulatoires.
  • Ballonnements, ventre gonflé : de nombreuses femmes signalent un inconfort digestif, en lien possible avec des perturbations métaboliques ou un microbiote déséquilibré.

Le SOPK peut aussi s’accompagner de symptômes moins visibles mais tout aussi importants :

  • Baisse de la libido.
  • Troubles de l’humeur ou anxiété.
  • Fringales sucrées.
  • Marque sombre sur la peau au niveau du cou ou des aisselles (acanthosis nigricans).

QUELLES SONT LES CAUSES DU SOPK ?

Les causes précises du SOPK ne sont pas encore totalement élucidées. En effet, le SOPK s’explique par une combinaison de facteurs génétiques, hormonaux et métaboliques, potentiellement influencés par l’environnement.

  • Une prédisposition génétique : le SOPK a tendance à se retrouver au sein de certaines familles. Lorsqu’une mère, une sœur ou une tante est concernée, le risque est plus élevé. Plusieurs gènes liés à la régulation hormonale, à la sensibilité à l’insuline ou à la production d’androgènes sont actuellement à l’étude.
  • Un déséquilibre hormonal : les femmes atteintes de SOPK présentent souvent un excès d’androgènes, un rapport LH/FSH modifié, avec une hormone lutéinisante (LH) trop élevée par rapport à la FSH, perturbant la croissance folliculaire ainsi qu’un excès d’insuline, qui stimule à son tour la production ovarienne d’androgènes.
  • Une résistance à l’insuline : c’est l’un des mécanismes les plus fréquemment observés dans le SOPK. Les cellules deviennent moins sensibles à l’insuline, ce qui oblige le pancréas à en sécréter davantage. Cette hyperinsulinémie favorise la prise de poids abdominale, entretient l’inflammation chronique et stimule la production d’androgènes par les ovaires.
SOPK

QUELLES SONT LES CONSÉQUENCES DU SOPK ?

Le SOPK n’est pas seulement un trouble hormonal, il peut avoir des répercussions sur l’ensemble de la santé gynécologique, métabolique et psychologique.

Un impact sur la fertilité, mais pas une fatalité

Le SOPK est la cause la plus fréquente d’absence d’ovulation et figure parmi les principales origines d’infertilité féminine. En effet, lorsque l’ovulation est irrégulière ou absente, la conception devient plus difficile sans pour autant être impossible.

Le lien entre SOPK et grossesse est complexe mais loin d’être systématiquement négatif. Certaines femmes atteintes de SOPK parviennent à concevoir naturellement, notamment si des ovulations spontanées subsistent, même irrégulières. D’autres auront besoin d’un accompagnement personnalisé.

Ce qu’il faut retenir : le SOPK ne signifie pas infertilité. De nombreuses femmes atteintes ont des enfants, avec ou sans aide. Une prise en charge adaptée, précoce et globale permet de restaurer l’ovulation et d’augmenter les chances de grossesse.

Des risques métaboliques à long terme

Au-delà de son impact sur la fertilité, le SOPK peut aussi affecter la santé générale de manière plus silencieuse, en augmentant le risque de déséquilibres métaboliques.

En l’absence de suivi, il peut évoluer vers des troubles tels que :

  • Résistance à l’insuline,
  • Diabète de type 2,
  • Syndrome métabolique (hypertension, dyslipidémie, excès de graisse abdominale),
  • Risques cardiovasculaires accrus,
  • Apnée du sommeil (surtout en cas de surpoids).

Une santé mentale fragilisée

Les effets du SOPK ne s’arrêtent pas aux manifestations physiques. Il peut aussi affecter le bien-être émotionnel, avec une tendance plus marquée à l’anxiété, à la dépression ou à un mal-être corporel. L’errance médicale, le parcours d’infertilité ou le sentiment de ne pas être prise au sérieux peuvent amplifier cette sensation[6]

SOPK : traitement et complémentation naturelle

Il n’existe pas de remède unique au SOPK, car ce syndrome est multifactoriel. Toutefois, il est possible d’agir sur les désagréments, d’améliorer la qualité de vie, d'aider à maintenir l’équilibre hormonal et à réguler le cycle menstruel.

  • Adapter son hygiène de vie : c’est le socle de toute prise en charge. Une alimentation à index glycémique bas, riche en fibres, en antioxydants et pauvre en sucres rapides peut réduire l’inflammation et améliorer la sensibilité à l’insuline. L’activité physique régulière, même modérée, contribue à réguler la glycémie, soutenir l’ovulation et améliorer l’humeur. Une attention particulière portée au sommeil, à la gestion du stress et à la charge mentale est aussi essentielle pour rééquilibrer l’axe hormonal.
  • Mettre en place un traitement médical ciblé : selon les objectifs (confort, fertilité, régularité des cycles…), différents traitements peuvent être proposés : contraceptifs pour réduire l’hyperandrogénie, inducteurs de l’ovulation comme le clomifène ou le létrozole en cas de désir de grossesse, metformine pour accompagner une résistance à l’insuline ou anti-androgènes dans certaines situations. Cette prise en charge doit toujours être personnalisée, en lien avec un professionnel de santé.
  • Soutenir naturellement l’équilibre hormonal : des compléments alimentaires naturels adaptés aux besoins des femmes peuvent s’avérer utiles. Certains actifs sont reconnus pour leur intérêt dans la régulation de l’activité hormonale, comme la vitamine B6, le trèfle rouge, ou encore pour le soutien du bien-être féminin au cours du cycle menstruel, comme l’alchémille. Les minéraux tels que le zinc, le chrome ou le sélénium ainsi que les prébiotiques ou probiotiques pour soutenir le microbiote intestinal sont également des alliés

Notre équipe de rédacteurs est composée de docteurs en médecine, biochimistes, naturopathes et d’experts en nutrition, micronutrition et diététique. 

Sources : 

[1] - Syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) – Inserm

[2] - Rotterdam ESHRE/ASRM-Sponsored PCOS consensus workshop group. Revised 2003 consensus on diagnostic criteria and long-term health risks related to polycystic ovary syndrome (PCOS). Hum Reprod. 2004 Jan;19(1):41-7. doi: 10.1093/humrep/deh098. PMID: 14688154.

[3] - Syndrome des ovaires polykystiques - OMS

[4] - Syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) - JoAnn V. Pinkerton, MD, University of Virginia Health System.

[5]- Comprendre le syndrome des ovaires polykystiques - Ameli

[6]- Barry JA, Kuczmierczyk AR, Hardiman PJ. Anxiety and depression in polycystic ovary syndrome: a systematic review and meta-analysis. Hum Reprod. 2011 Sep;26(9):2442-51. doi: 10.1093/humrep/der197. Epub 2011 Jul 1. PMID: 21725075.

[7] - Jain T, Negris O, Brown D, Galic I, Salimgaraev R, Zhaunova L. Characterization of polycystic ovary syndrome among Flo app users around the world. Reprod Biol Endocrinol. 2021 Mar 3;19(1):36. doi: 10.1186/s12958-021-00719-y. PMID: 33658043; PMCID: PMC7927251.

Autres dossiers qui peuvent vous intéresser

L’évolution du SOPK au cours de la vie de la femme

L'équilibre hormonal La santé de la femme et le confort féminin

L’évolution du SOPK au cours de la vie de la femme

SOPK et alimentation : 10 réflexes pour retrouver l’équilibre hormonal

La santé de la femme et le confort féminin

SOPK et alimentation : 10 réflexes pour retrouver l’équilibre hormonal

Cycle menstruel : calculer, comprendre et mieux vivre chaque phase

La santé de la femme et le confort féminin

Cycle menstruel : calculer, comprendre et mieux vivre chaque phase