Le SOPK (Syndrome des Ovaires PolyKystiques) est l’un des troubles hormonaux les plus répandus chez les femmes en âge de procréer. Il affecterait une femme sur dix.
Il s’agit d’un trouble endocrinien qui affecte principalement la fertilité de la femme, mais pas seulement. Il a aussi de nombreuses conséquences sur la santé à plus ou moins long terme. Les causes de ce syndrome ne sont pas entièrement connues. Son origine serait probablement multifactorielle.
Ce syndrome touche souvent plusieurs femmes au sein d’une même famille. 60 à 70 % des filles nées de mères atteintes par le SOPK développent des symptômes. Pour autant, l’INSERM de Lille, qui travaille sur le sujet, n’est pas parvenu à identifier de gènes spécifiques liés au SOPK.
Le microbiote et l’estrobolome : cette piste est relativement récente mais très prometteuse. L’estrobolome est une population spécifique au sein de notre microbiote qui a la capacité d’influencer le métabolisme des différentes formes d’œstrogènes et, par conséquent, le risque de développer des pathologies en lien avec les œstrogènes comme l’endométriose, le SOPK, les fibromes, ou certains types de cancers hormonodépendants.
Elle pourrait être le moteur du SOPK et contribuer à modifier la structure de l’insuline, qui ne pourrait alors plus jouer correctement son rôle dans la normalisation de la glycémie.
De nombreuses femmes atteintes par le SOPK souffrent également de troubles de la thyroïde. Or son bon fonctionnement est essentiel pour permettre l’ovulation.
Le SOPK, par la multitude de symptômes (on en compte plus de 50) qu’il engendre, est difficile à diagnostiquer. C’est avant tout un diagnostic d’exclusion.
Les critères qui servent au diagnostic du SOPK ont été définis lors d’un congrès qui s’est déroulé à Rotterdam (Pays-Bas) en 2004. Ainsi, ces critères portent le nom de critères de Rotterdam, ou consensus de Rotterdam.
Pour pouvoir être diagnostiquée comme souffrant du SOPK, il faut présenter deux des trois critères suivants :
Je précise que le seul aspect polykystiques d’un ou des deux ovaires n’est pas suffisant pour poser un diagnostic fiable.
Selon les différentes périodes de la vie de la femme, le SOPK peut prendre différentes formes mais aussi engendrer des complications plus ou moins graves si elles ne sont pas prises en charge précocement.
L’adolescence est caractérisée par la puberté qui survient en général entre 11 et 13 ans chez la jeune fille.
L’axe hypothalamo-hypophyso-gonadique se met alors en marche et va déclencher un certain nombre d’opérations qui vont permettre la maturation physiologique de la jeune fille :
Le corps de la jeune fille évolue ainsi vers un corps de femme avec la poussée des seins, l’apparition des poils pubiens, les formes du corps qui se féminisent, et l’arrivée des premières menstruations.
C’est une période cruciale car la détection précoce de ce syndrome peut éviter de lourdes complications à l’âge adulte.
Malheureusement, de nombreux symptômes du SOPK peuvent être confondus avec les manifestations courantes de l’adolescence, rendant un diagnostic fiable difficile :
Pour toutes ces raisons on comprend bien qu’il apparaît difficile de faire la part des choses entre ce qui constitue les évènements normaux liés à l’adolescence et les symptômes du SOPK.
Ainsi, avoir recours aux critères de Rotterdam lorsqu’il s’agit d’adolescentes n’est pas forcément la solution la plus pertinente, mais nous n’avons malheureusement pas d’autres outils à notre disposition à l’heure actuelle.
L’acné est une problématique courante de l’adolescence mais elle est également un symptôme du SOPK.
Elle provient d’une hypersécrétion de sébum qui, sous l’influence hormonale, et notamment d’une surproduction de testostérone, entraîne une inflammation des follicules pileux et des glandes sébacées ainsi qu’une surinfection par des bactéries présentes naturellement sur la peau (le microbiome cutané).
Certains facteurs comme l’usage de nettoyants abrasifs, le soleil, ou encore le maquillage comédogène, peuvent aggraver le problème.
Quelques compléments alimentaires peuvent contribuer à améliorer de manière significative la qualité de la peau :
Le zinc : Il possède des propriétés anti-inflammatoires et contribue à une meilleure cicatrisation de la peau. Il permet également de diminuer la sécrétion de sébum et limite les phénomènes inflammatoires. On le trouve naturellement dans les crustacés, la viande, les oléagineux ou encore dans les légumes secs.
Les oméga-3 : Ils ont une action anti-inflammatoire et sont également indispensables au bon équilibre hormonal. On les trouve naturellement dans les poissons gras, l’huile de noix, de colza, les oléagineux…
Les huiles essentielles en application locale : Elles peuvent aussi avoir une action complémentaire. C’est le cas de l’huile essentielle de lavande fine qui accélère la cicatrisation des imperfections et soulage les boutons enflammés. Une goutte pure en application sur les lésions. L’huile essentielle de tea tree possède des propriétés antibactériennes. Elle est aussi anti-inflammatoire et cicatrisante. On peut l’utiliser en association avec l’huile essentielle de lavande fine précédemment citée.
Au-delà de son rôle premier de moyen de contraception, il faut savoir que la pilule est souvent prescrite aux adolescentes pour « régulariser » les cycles irréguliers, ou encore en cas d’acné. Avoir des cycles réguliers est un signe de bonne santé, et banaliser des cycles irréguliers. Brandir la pilule contraceptive comme une solution miracle n’est clairement pas une solution sur le long terme.
La pilule masque les symptômes du SOPK et n’aide pas au diagnostic précoce de ce syndrome qui restera alors en sommeil jusqu’au moment où la femme souhaitera concevoir un enfant.
Si toutefois un diagnostic précoce parvient à être posé chez la jeune fille, il est très important de sensibiliser les parents à l’intérêt de mettre en place une hygiène de vie saine (alimentation, pratique d’une activité sportive notamment) et de soutenir la jeune fille face à ce syndrome dont les symptômes sont aussi visibles (acné, hirsutisme, alopécie, prise de poids) et peuvent contribuer à développer une mauvaise image de soi et une perte de confiance. Les parents devront faire preuve d’une grande qualité d’écoute et de soutien.
Le SOPK est souvent diagnostiqué à la suite d’une impossibilité à concevoir naturellement. La présence des androgènes (hormones mâles) en grande quantité peut interférer avec la production naturelle des œstrogènes et engendrer des cycles irréguliers, ainsi que des ovulations anarchiques qui nuisent à la prévision de la fenêtre de fertilité. C’est pour cette raison que de nombreuses femmes atteintes par ce syndrome ont recours à la PMA (procréation médicalement assistée).
En plus de l’utilisation de méthodes d’observation du cycle, je recommande souvent :
Le risque de fausse couche est très présent chez les femmes atteintes du SOPK et pour autant c’est un sujet sur lequel on ne les met pas suffisamment en garde.
Ce risque est souvent en lien avec un défaut de production de progestérone, qui est une hormone nécessaire au maintien de la grossesse. Ce risque est également augmenté selon l’âge de la grossesse mais aussi selon l’hygiène de vie globale de la personne. Il serait bon de sensibiliser les femmes à ce risque car cela permettrait probablement de mieux se préparer à cette éventualité, et de mettre en place une hygiène de vie préventive.
70 à 80 % des femmes ayant le SOPK présentent une résistance à l’insuline. Cela augmente certaines complications liées à la grossesse, dont notamment le risque de développer un diabète gestationnel.
Ainsi, un accompagnement alimentaire et nutritionnel, avec l’adoption d’une alimentation à index glycémique bas et anti-inflammatoire dès le début de la grossesse, permet de réduire ce risque.
La mise en place d’une activité physique régulière et adaptée permet également d’améliorer la sensibilité des cellules à l’action de l’insuline.
Un risque malheureusement, là encore, très présent chez les femmes atteintes du SOPK en raison des conséquences conjuguées du risque de fausse couche, du diabète gestationnel et du surpoids qui est fréquent.
L’âge moyen de la ménopause est de 51 ans. Cette période se caractérise par l’arrêt du fonctionnement des ovaires et de leur production d’œstrogènes. Cette période marque la fin de la période de fertilité de la femme mais surtout un nouveau cycle dans la vie de la femme.
De manière générale, la carence en œstrogènes provoquée par l’arrêt du fonctionnement des ovaires, peut engendrer différents problèmes comme les fameuses bouffées de chaleur, les sueurs nocturnes, les troubles de l’humeur, ou encore la sécheresse des muqueuses. Cette période est également marquée par une augmentation du risque de développer certaines pathologies. En effet, le rôle des œstrogènes ne se limite pas à la réalisation du cycle menstruel. Les œstrogènes ont également de nombreuses autres fonctions sur le plan métabolique, ainsi que sur le psychisme. Ils contribuent notamment au remodelage osseux, ainsi qu’à la bonne fonction du système cardiovasculaire. Ce point est d’autant plus important que, chez les femmes atteintes du SOPK, les risques cardiovasculaires sont augmentés en cas de surpoids, de diabète, ou encore de syndrome métabolique.
Là encore, la mise en place d’une bonne hygiène de vie et de conseils alimentaires et micronutritionnels peut contribuer à limiter ces risques :
Sur le plan de la micronutrition, certains micronutriments peuvent s’avérer intéressants :
Le syndrome des ovaires polykystiques est un trouble qui affecte la femme à chacune des étapes de son existence. Il est primordial de parvenir à un diagnostic le plus tôt possible pour éviter les complications futures.
Céline HOVETTE Praticienne naturopathe, Sainghin-en-Weppes (59) Retrouvez Céline Hovette sur :
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