Les Cahiers de la Santé Naturelle : regards d’experts

Fatigue chronique et ralentissement thyroïdien chez les sportifs 

Rédigé par Gaël OBERT
01/05/2025
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LA THYROÏDE, VÉRITABLE CHEF D’ORCHESTRE DE NOTRE SYSTÈME ENDOCRINIEN

La thyroïde joue un rôle central dans notre organisme. Cette petite glande en forme de papillon régule le métabolisme et contribue au bon fonctionnement des surrénales, des gonades (testicules et ovaires), de l'intestin et du cerveau. Chez les sportifs, elle est particulièrement sollicitée lors de pratiques intensives. Le sport, bien que bénéfique pour la santé globale, peut parfois déséquilibrer le système hormonal, affectant ainsi la performance et le bien-être des athlètes.

L'hormone T3, ou triiodothyronine, est produite par la thyroïde à partir de la thyroxine (T4). La T3 est essentielle au fonctionnement mitochondrial, influençant la production d'énergie et la synthèse de stéroïdes comme le cortisol, les œstrogènes, la progestérone, la prégnénolone, la DHEA et la testostérone. Lorsque la thyroïde dysfonctionne, l'ensemble de l'organisme peut en pâtir.

Il est important de noter que l'hypothyroïdie chez les sportifs est souvent sous-diagnostiquée. Les valeurs de laboratoire considérées comme « normales » pour la TSH peuvent masquer des dysfonctionnements thyroïdiens. De nombreux athlètes présentent des signes d'hypothyroïdie malgré une biologie apparemment normale, ce qui complique le diagnostic et la prise en charge.

Le sport de haut niveau met à rude épreuve l’organisme, souvent au détriment du système hormonal. Les exigences physiques et mentales de la compétition peuvent entraîner une fatigue chronique et un ralentissement thyroïdien, affectant non seulement les résultats de l’athlète, mais aussi sa santé à long terme.

POURQUOI LES SPORTIFS SONT-ILS PRÉDISPOSÉS À UN RALENTISSEMENT THYROÏDIEN ?

Les facteurs sont multiples : déshydratation chronique, dysbiose intestinale, surmenage du système nerveux, consommation régulière d’aliments sucrés et carences nutritionnelles, entre autres. Ces éléments, combinés à l’intensité des entraînements, peuvent conduire à une hypothyroïdie fonctionnelle, avec des conséquences notables sur la récupération et la qualité de vie.

Cet article vise à fournir une compréhension approfondie du lien entre hypothyroïdie fonctionnelle et sport intensif. Nous allons explorer les mécanismes sous-jacents et proposer des pistes concrètes pour le dépistage et l'amélioration via des stratégies naturopathiques.

homme qui boit

Comprendre l’hypothyroïdie fonctionnelle chez les sportifs

La thyroïde joue un rôle central :

  • Influence le poids et la masse musculaire
  • Régule le transit intestinal
  • Favorise le sommeil et la récupération
  • Stimule le système nerveux central et influe sur l’humeur
  • Favorise la solidité des os, des cheveux, des ongles
  • Module le taux de cholestérol et la glycémie
  • Régule la température corporelle
  • Impacte le rythme cardiaque

La thyroïde régule le métabolisme basal, la production d’énergie, la concentration et la récupération. Lorsqu’elle fonctionne de manière optimale, elle permet une performance sportive maximale. À l'inverse, l’hypothyroïdie fonctionnelle ralentit ces processus, affectant directement les capacités physiques et mentales de l’athlète.

Pourquoi les sportifs sont à risque ?

Les sportifs sont particulièrement vulnérables à l'hypothyroïdie fonctionnelle en raison de plusieurs facteurs aggravants et interconnectés.

  • Efforts de haute intensité : le déclencheur principal ! Les exercices intenses augmentent le cortisol, inhibant la conversion de T4 en T3, l'hormone thyroïdienne active. Ce processus, exacerbé par une récupération insuffisante, réduit les niveaux de T3 actifs, affectant la production d'énergie et le métabolisme.

  • Déshydratation chronique : une hydratation insuffisante ou inadaptée peut perturber le fonctionnement thyroïdien, surtout si elle est prolongée. Les sportifs, en raison de la transpiration intense, sont particulièrement vulnérables à ce problème. D'autres causes de déshydratation incluent également des conditions environnementales et des troubles de la soif.

  • Dysbiose intestinale : un déséquilibre de la flore intestinale, souvent causé par des régimes restrictifs, le stress intense, l'ischémie-reperfusion au niveau intestinal (réduction temporaire de l'apport sanguin suivie d'une restauration) ou l'utilisation excessive de médicaments, peut affecter l’absorption des nutriments essentiels à la thyroïde. D'autres causes de dysbiose incluent les infections gastro-intestinales ou une alimentation pauvre en fibres et/ou riche en sucres raffinés.

  • Surmenage du système nerveux : les entraînements réguliers et la compétition épuisent le système nerveux, affectant la régulation hormonale. Les exigences mentales et physiques élevées peuvent entraîner une fatigue chronique. Les athlètes doivent jongler entre entraînements intensifs, compétitions et récupération, surchargeant ainsi leur système nerveux. L'axe hypothalamohypophysaire, crucial pour la fonction thyroïdienne, peut être perturbé par le stress chronique, réduisant la production de cortisol essentielle à la conversion de T4 en T3.

  • Carences nutritionnelles : les sportifs ont souvent des besoins accrus en micronutriments tels que le magnésium, le zinc, le fer, l’iode et le sélénium, qui sont cruciaux pour une fonction thyroïdienne optimale. Les vitamines A, B12, D, l’iode et les acides gras oméga-3 jouent également un rôle particulièrement important. Une alimentation déséquilibrée ou insuffisante peut rapidement conduire à des carences.

  • Stress oxydatif : l'exercice intense augmente la production de radicaux libres. Ces molécules réactives peuvent endommager les cellules, y compris thyroïdiennes, en oxydant les lipides, les protéines et les acides nucléiques, et la signalisation hormonale s’en trouve perturbée. Une récupération insuffisante peut endommager les mitochondries et réduire la production d'énergie nécessaire à la synthèse des hormones thyroïdiennes. De plus, le stress oxydatif diminue l'activité des enzymes antioxydantes comme la superoxyde dismutase (SOD) et la glutathion peroxydase (GPx), exacerbant les dommages cellulaires et perturbant la fonction thyroïdienne.

  • Inflammation chronique : microtraumatismes répétés, stress oxydatif et usure physique peuvent conduire à une inflammation chronique de bas grade, affectant le métabolisme et la fonction thyroïdienne. Une récupération inadéquate exacerbe cette inflammation. De plus, les cytokines inflammatoires liées à une dysbiose perturbent la signalisation des hormones thyroïdiennes.
  • Encombrement hépatique ou rénal : déshydratation, utilisation de nombreux suppléments, alimentation inadaptée à l’effort, stress oxydant ou exposition à des toxines environnementales. Ces troubles peuvent affecter la détoxification et l'élimination des toxines, perturbant ainsi la fonction thyroïdienne.

  • Manque de fluidité membranaire : une alimentation déséquilibrée ou des carences en nutriments essentiels peuvent affecter la fluidité des membranes cellulaires, perturbant ainsi la signalisation hormonale et la fonction thyroïdienne.

  • Troubles du sommeil : les sportifs peuvent souffrir de troubles du sommeil en raison de leur emploi du temps chargé et des entraînements intensifs, notamment en soirée, ce qui peut perturber la régulation hormonale. Un sommeil de mauvaise qualité ou insuffisant peut affecter la production d'hormones, y compris celles de la thyroïde.
  • Utilisation de suppléments inadaptés : certains suppléments ou produits ergogéniques, comme les stimulants (ex : Pré Work Out), peuvent interférer avec la fonction thyroïdienne. Il est crucial pour l'athlète de choisir des suppléments de qualité et de consulter un professionnel avant de les intégrer à son régime.

  • Changements rapides de poids : les variations rapides de poids, souvent observées chez les athlètes qui doivent maintenir un poids spécifique pour la compétition, peuvent perturber l'équilibre hormonal. Ces fluctuations peuvent affecter la fonction thyroïdienne et le métabolisme. Le mécanisme implique une réduction de la production de T3 en réponse à une restriction calorique sévère, souvent observée dans les régimes de « cutting » pratiqués par les athlètes de sports de combat.

  • Hyperœstrogénie chez la femme : des niveaux élevés d'œstrogènes peuvent inhiber la conversion de T4 en T3, réduisant ainsi les niveaux de T3 actifs et affectant le métabolisme et la production d'énergie. Les œstrogènes peuvent également diminuer la sensibilité des récepteurs hormonaux, entraînant une résistance thyroïdienne où les niveaux d'hormones semblent normaux, mais les effets physiologiques sont réduits. Enfin, l'hyperœstrogénie peut induire une inflammation chronique et un stress oxydatif, endommageant les cellules thyroïdiennes et perturbant la production d'hormones thyroïdiennes.

  • Exposition à des toxines environnementales : les sportifs, en raison de leur métabolisme accru et de l'activation de leurs émonctoires, peuvent absorber davantage de perturbateurs endocriniens présents dans l’environnement, l’alimentation ou l’eau qu’ils consomment (pesticides, nanoparticules de plastique, etc.). L’augmentation de la ventilation et de la consommation d’eau potentialise cette exposition, pouvant interférer avec la production et l’action des hormones thyroïdiennes.

Ces éléments, combinés à l’intensité des entraînements, peuvent conduire à une hypothyroïdie fonctionnelle, avec des conséquences notables sur la récupération et la qualité de vie.

coureur
  • Stress psychologique : la pression de la compétition, les attentes élevées et les défis personnels peuvent ajouter un stress psychologique significatif, affectant la régulation hormonale. Le stress psychologique peut augmenter la production de cortisol, qui peut à son tour inhiber la conversion de T4 en T3. Il est également possible que dans des cas de fatigue surrénalienne, il y ait une production insuffisante de cortisol, ce qui peut également affecter la fonction thyroïdienne.

  • Exposition prolongée au chaud/froid : les variations extrêmes de température, comme celles rencontrées lors d'entraînements en extérieur ou dans des environnements contrôlés (saunas, bains froids, cryothérapie), peuvent également affecter la fonction thyroïdienne. Par exemple, l'exposition à des températures très basses peut augmenter la demande énergétique du corps, nécessitant une production accrue d'hormones thyroïdiennes pour maintenir la température corporelle. À l'inverse, des températures très élevées peuvent augmenter la production de cortisol, inhibant ainsi la conversion de T4 en T3.

    Ces éléments, combinés à l’intensité des entraînements, peuvent conduire à une hypothyroïdie fonctionnelle, avec des conséquences notables sur la récupération et la qualité de vie.

    Identifier les signes d’un ralentissement thyroïdien

    Tableau clinique classique :

    Les symptômes classiques d’un ralentissement thyroïdien chez les sportifs incluent :

    • fatigue excessive, même après une bonne nuit de sommeil,
    • difficultés de récupération entre les entraînements,
    • moral en dents de scie, avec des périodes de dépression ou d’anxiété,
    • frilosité, surtout aux extrémités,
    • prise de poids malgré une alimentation équilibrée et une activité physique régulière,
    • difficultés de mémorisation et de concentration,
    • incapacité à produire des efforts intenses ; sensation d’être « au ralenti ».

    Au niveau des symptômes digestifs :

    • constipation et ballonnements,
    • reflux gastrique,
    • difficultés à digérer.

    Quelques autres signes d’alerte :

    • sensation d’œdème le matin (périorbitaire, visage, pieds, doigts),
    • besoin accru de café ou autres stimulants pour démarrer la journée,
    • brouillard cérébral, humeur instable,
    • voix rauque au réveil,
    • douleurs ostéoarticulaires le matin,
    • baisse de libido,
    • ronflements / apnée du sommeil,
    • crampes aux mollets la nuit,
    • peau sèche (talons, coudes, prétibiale),
    • empreintes des dents sur les côtés de la langue,
    • fragilité ORL,
    • difficultés à transpirer,
    • fragilité des ongles,
    • perte de cheveux,
    • tiers externe des sourcils dégarnis (signe Dr Hertoghe),
    • règles abondantes / SPM.

    Restaurer la santé thyroïdienne grâce à la naturopathie : quel plan d'action ?

    ▶️  La nutrition ciblée :

    Pour produire les hormones T4 et T3, la thyroïde a besoin de tyrosine (acide aminé), d’iode, de vitamines et de minéraux :

    • Favorisez les aliments riches en iode (petits poissons cuits vapeur, sel non raffiné, crustacés et surtout algues comme le wakamé, spaghetti et laitue de mer, nori), sélénium (noix du Brésil, graines de tournesol, foie-de-bœuf, épinard), zinc (huîtres, abats, graines de sésame et de citrouille) et tyrosine (œufs, avocats, amandes, bœuf bio nourri à l’herbe, volaille, dulse). Ces nutriments sont essentiels pour la production d’hormones thyroïdiennes.
    • Évitez les régimes hypocaloriques et les jeûnes prolongés qui peuvent aggraver l’hypothyroïdie fonctionnelle. Une stratégie nutritionnelle équilibrée doit inclure des repas réguliers et variés, riches en nutriments. Il est important de consommer des protéines de qualité, des graisses saines et une variété de fruits et légumes pour soutenir la fonction thyroïdienne.
    • Évitez la consommation excessive de protéines le soir.
    • Optimisez la nutrition autour de l’entraînement : planifier des prises de protéines à assimilation rapide et de glucides à IG élevé pour bloquer le catabolisme musculaire, faire baisser le cortisol, reconstituer le stock de glycogène et favoriser l’anabolisme.

    Alimentation - les 20 Règles de base pour assurer un bon fonctionnement thyroïdien à un(e) athlète :

    1. Consommez des protéines de qualité à chaque repas,
    2. Incluez des graisses saines comme les oméga-3 (petits poissons gras ; huiles végétales bios extra-vierges de 1re pression à froid telles que lin, colza, cameline ; noix de Grenoble),
    3. Mangez une variété de fruits et légumes colorés (jus de légumes à l’extracteur à froid), bio, de saison,
    4. Limitez la surconsommation d’aliments goitrigènes : crucifères surtout crus, soja, millet, manioc, sorgho…
    5. Intégrez des super aliments : graines germées, pollen, algues, spiruline, plasma marin,
    6. Hydratez-vous suffisamment tout au long de la journée et filtrez votre eau (Berkey, Oko…),
    7. Evitez : les aliments transformés, le sucre raffiné, la consommation de gluten (blé moderne) et de produits laitiers (vache surtout),
    8. Limitez la consommation d’aliments phyto œstrogènes : soja, houblon, graine de lin, sauge, avoine…
    9. Privilégiez la cuisson vapeur,
    10. Consommez des aliments riches en flavonoïdes et en antioxydants : gingembre, curcuma, ail, champignons, fruits rouges, oignon, raisin, cassis, phycocyanine, betteraves, carottes, épinards, plantes (passiflore, reine-des-prés, millepertuis, mélilot et romarin),
    11. Consommez des aliments riches en iode, sélénium, zinc et fer (si carence),
    12. Consommez des aliments riches en magnésium : noix, noisette, amande, épinard, choux, persil, fenouil, cacao, betterave, courgette, ail,
    13. Consommez des aliments riches en vitamine A : huile de foie de morue, abats, foie, patate douce, carotte, courge,
    14. Mangez de préférence des céréales semi-complètes et sans gluten (riz, sarrasin, quinoa…), et des légumineuses (lentilles, haricots, pois…),
    15. Évitez les régimes restrictifs et les jeûnes prolongés,
    16. Mangez des aliments riches en fibres pour soutenir la santé intestinale,
    17. Mangez régulièrement des aliments fermentés riches en probiotiques,
    18. Évitez les perturbateurs endocriniens présents dans les aliments transformés et les emballages plastiques,
    19. Limitez la consommation de café,
    20. Évitez la consommation d’alcool et de tabac.
    20 QUESTIONS À POSER À UN(E) ATHLÈTE POUR ÉVALUER L'ÉTAT DE SON FONCTIONNEMENT THYROÏDIEN :
    Ressentez-vous une fatigue excessive, même après une bonne nuit de sommeil ?
    Êtes-vous devenu frileux, surtout aux extrémités ?
    Avez-vous tendance à grossir malgré une alimentation équilibrée et de l’activité physique ?
    Souffrez-vous de constipation ou de ballonnements fréquents ?
    Votre moral fluctue-t-il souvent ? Vous sentez-vous déprimé sans raison majeure ?
    Avez-vous le visage et les yeux gonflés le matin ?
    Avez-vous une voix rauque au réveil ?
    Vous sentez-vous plus fatigué au repos que lorsque vous êtes actif ?
    Avez-vous des difficultés à sortir du lit le matin ?
    Ressentez-vous le besoin de consommer du café (ou d’autres stimulants) pour passer à l’action ?
    Avez-vous des troubles de la mémoire ?
    Ressentez-vous des raideurs (doigts ?) ou douleurs articulaires le matin ?
    Votre peau est-elle sèche, en particulier au niveau des coudes, talons, tibias ?
    Perdez-vous vos cheveux ? Sont-ils secs comme de la paille ?
    Le tiers externe de vos sourcils est-il dégarni ?
    Souffrez-vous de crampes aux mollets la nuit ?
    Vos règles sont-elles abondantes ? (Mme)
    Souffrez-vous de syndrome prémenstruel ? (Mme)
    Avez-vous des reflux gastro-œsophagiens ?
    Avez-vous fréquemment des troubles ORL (infections de l’oreille, du nez et de la gorge) ?
     La prise en charge se justifie dès lors que 2 ou 3 réponses sont positives.

    ▶️  Hydratation adaptée :

    Une hydratation équilibrée est cruciale pour l’équilibre acido-basique, soutenir le métabolisme et la digestion. Cela signifie boire suffisamment d’eau tout au long de la journée, en fonction de l’intensité de l’entraînement et des conditions environnementales. Plusieurs études ont montré que même une légère déshydratation peut affecter les performances physiques et mentales (Sawka, 2007 : la déshydratation peut réduire les performances de 5 à 20 % pour une perte de poids de 1 à 2 % du poids corporel. La déshydratation est également associée à une diminution de la force musculaire et de l'endurance). Il est recommandé de boire environ 2 à 3 litres d’eau par jour, mais pour plus de précisions, je recommande aux athlètes de ne jamais perdre plus de 2 % de leur poids corporel en sueur. 

    Remplir ce tableau leur permet d'ajuster leur quantité de boissons :

    Séance              
    Durée
    Poids initial
    Poids final
    Poids perdu (P)
    % de P perdu
    Consommation de liquide (L)

    Pour aider le corps à équilibrer la balance acido-basique post-entraînement, un apport en minéraux alcalinisant tels que du calcium, magnesium et potassium, sous forme de citrates, est particulièrement efficace. Suivant l’intensité et la durée de la séance, nous pourrons également considérer l’ajout de glucides (à IG élevé) et acides aminés essentiels dans la boisson pré-intra et post-training. Enfin, deux autres acides aminés sont souvent utilisés en supplémentation pour améliorer la performance athlétique et la récupération musculaire : il s’agit de la L-Citrulline et de la Glutamine.

    ▶️ Soutien des fonctions connexes :

    Système nerveux

    En situation de stress, le système nerveux sympathique (action/réaction) est plus sollicité que le parasympathique (détente/récupération). Chez les sportifs, cet équilibre est crucial pour la gestion du stress et du stress oxydatif. La stimulation du nerf vague par des techniques naturelles est un atout majeur. Parmi elles, les exercices de respiration issus du yoga, de la méditation et de la cohérence cardiaque sont les plus connus. La méthode 365 (David O’Hare), consistant à respirer profondément 3 fois par jour, à un rythme de 6 respirations par minute (5 secondes d’inspiration nasale en faisant gonfler son abdomen et 5 secondes d’expiration par la bouche) pendant 5 minutes, harmonise le système nerveux, réduit le stress et le cortisol, renforce le système immunitaire, la production des neurotransmetteurs et améliore la récupération. Facile à pratiquer (assis ou debout), elle s’intègre aisément au quotidien (douche, cuisine, marche, voiture…).

    Il existe de nombreux autres moyens pour activer son nerf vague : les douches froides (à limiter en cas d’hypofonctionnement thyroïdien), les gargarismes, le chant, l’acupuncture et plus particulièrement l’auriculothérapie. Je recommande la lecture du livre « Activez votre nerf vague » du Dr Navaz Habib pour en savoir plus.

    En naturopathie, l’oxygénation avec le bol d’air Jacquier favorise la respiration cellulaire et réduit le stress oxydatif.

    acupuncture

    Supplémentation :
    Utiliser des plantes adaptogènes comme l’Ashwagandha (300-600 mg par jour, titrée à 15-30 mg de withanolides) ou la Rhodiola (300-600 mg par jour, titrée en rosavine 5 % et salidroside 2 %) peut aider à gérer le stress et donner un coup de boost, aussi bien physique que mental. Le Griffonia (200-500 mg par jour, titrée à 20-30 % en L-5-HTP) ou le Safran (30-45 mg par jour, titré 10-12 % en safromotivines) contribuent quant à eux à l’équilibre émotionnel, grâce à une action cérébrale positivante et déstressante. En cas de symptômes de surentraînement, fatigue chronique, l’organothérapie (extraits glandulaires) est une alternative intéressante pour les athlètes, sous la supervision d'un professionnel de santé. L’aromathérapie n’est pas en reste, avec des huiles essentielles comme la lavande pour aider à réduire le stress, et l’épinette noire pour stimuler les glandes surrénales.

    Foie et reins

    Nous l’avons vu, l’organisme des athlètes est exposé quotidiennement à un large éventail de toxines. En cas de dysbiose, la T4 sera moins bien convertie en T3 et cela demandera encore plus de travail au niveau du foie et des reins, pour compenser. Or, le foie et les reins du sportif, qui jouent un rôle clé dans l’élimination des déchets métaboliques, sont surchargés. Il est donc indispensable de soutenir les émonctoires (organes d’élimination) en optimisant leur capacité à filtrer, neutraliser et éliminer les toxines, assurant ainsi un bon fonctionnement thyroïdien. Consommer des aliments détoxifiants comme les épinards, le fenouil, les artichauts et les betteraves est essentiel. Il est également recommandé de boire des infusions de plantes comme le pissenlit, la bardane, le Chardon Marie ou encore le radis noir pour soutenir la fonction hépatique et rénale. Par ailleurs, il faut éviter les aliments transformés et riches en sodium, qui peuvent augmenter la charge de travail des reins.

    Supplémentation :
    Au-delà des compléments alimentaires « Détox » standard, le Glutathion est particulièrement intéressant ; il est impliqué dans la protection des cellules contre le stress oxydatif, la détoxification hépatique et l’élimination des toxines et métaux lourds. C’est un anti oxydant majeur et naturellement produit par l’organisme, dont la concentration diminue avec l’âge, le stress, et l’exposition aux toxines, d’où l’intérêt d’une supplémentation chez les sportifs. Posologie : 500-800 mg / jour. La NAC (N-Acétylcystéine), précurseur direct du Glutathion, est aussi très intéressante (250-500 mg / jour).

    Microbiote intestinal

    il est important de traiter la dysbiose et d'améliorer la qualité du mucus intestinal avant de réensemencer. Les aliments riches en fibres, comme les légumes bios, en quantité, sont préconisés pour soutenir un microbiote sain. C’est la base !

    D'autres aliments contiennent naturellement des probiotiques, il s’agit des produits lacto-fermentés ou fermentés : kéfir, kombucha, kimchi, choucroute, natto, miso, tempeh… et autres légumes lacto-fermentés. Ils vont permettre de développer la flore intestinale avec une bonne diversification de bactéries. N’oubliez pas d’assainir cette flore des bactéries pathogènes, en utilisant certains aliments ou compléments alimentaires : ail, thym, cannelle, clou de girofle, EPP, HE Origan… L’utilisation de pré et probiotiques comme une synergie de fibres d’acacia et de Lactobacillus Gasseri et Rhamnosus par exemple, pourrait ensuite être préconisée.

    Supplémentation : en cas de dysbiose, pour maintenir la muqueuse et contribuer à une bonne fonction intestinale, je recommande quasi systématiquement une cure de la gamme Perméa Régul®.

    Supplémentation :
    En cas de dysbiose, pour maintenir la muqueuse et contribuer à une bonne fonction intestinale, je recommande quasi systématiquement une cure de la gamme Perméa Régul®.

    activité sprotive

    ▶️ Pratiques spécifiques pour les sportifs

    Bouger avec modération

    Privilégier des efforts modérés en période de grosse fatigue. Continuer à s'entraîner à haute intensité avec un hypofonctionnement thyroïdien peut aggraver la fatigue et réduire les performances à court et moyen terme ; cela épuise le système nerveux et sur un organisme déjà surmené, il faudra parfois compter jusqu’à 10 jours pour récupérer pleinement de la séance. Dans un 1er temps, il est recommandé d’alterner les journées d’entraînement avec des jours de repos actif ou la pratique d’activités physiques modérées, comme le yoga, la marche, le vélo ou la natation, sera privilégiée. Cela permettra de maintenir la forme sans surcharger le système hormonal. L'axe hypothalamohypophysaire peut être perturbé par une séance très intense, entraînant une diminution de la production de T3, mais aussi de la testostérone, une augmentation du cortisol, et une baisse du système immunitaire. Il faut donc sensibiliser l’athlète à écouter son corps. Son temps de récupération doit être largement supérieur à son temps d’entraînement.

    Techniques de récupération

    Les étirements, massages, sauna, bains tièdes et un sommeil réparateur sont essentiels pour une bonne récupération. Assurez-vous en priorité que le sportif dorme suffisamment. Des études recommandent au moins 7 à 9 heures de sommeil par nuit pour les athlètes, avec une attention particulière à la qualité du sommeil. Les microsiestes sont à intégrer à leurs routines, en cas de nuit perturbée ou de période d’entraînements intenses. Il est également bénéfique de pratiquer des exercices de relaxation avant le coucher, comme la respiration profonde ou la visualisation positive. Le sommeil est la pilule magique du bien-être et de la performance car il permet la récupération physique et mentale, la consolidation de la mémoire et la régulation hormonale.

    Conseils pratiques

    ▶️  Importance de l’évaluation globale

    Ne pas isoler la thyroïde sans considérer le contexte systémique (microbiote, système nerveux, foie…).

    ▶️ Outils recommandés :

    Bilans micronutritionnels : évaluer les niveaux de micronutriments essentiels pour la fonction thyroïdienne.

    Analyse clinique des symptômes : prendre en compte les signes de fatigue, de troubles digestifs et de variations de l’humeur, entre autres.

    Bilan biologique avec un médecin :

    - Première étape :

    • Biomarqueurs : hémato, iono, biologie hépatique, rénale, glucides, lipides, TSH, inflammatoire (CRP/CRPus)
    • vitamines A, B6, B9, B12, D, E, la ferritine, l’iode urinaire, le zinc, le sélénium, le cuivre, le manganèse, le magnésium et les acides gras érythrocytaires, homocystéine
    • hormones : T4L, T3L, œstradiol et progestérone

    - Deuxième étape (suivant les 1ers résultats) :

    • R-T3, MOU (métabolites organiques urinaires de la flore intestinale), métabolome/microbiote, zonuline, métaux lourds, déficience en gène FUT2, MTHFR, DIO2…

    Il est important de garder en tête que les causes d’un dysfonctionnement thyroïdien sont nombreuses et que la clinique prime ! Il n’est donc pas forcément indispensable de rechercher toutes les causes possibles et imaginables si la prise en charge de base fonctionne.

    SUPPLÉMENTATION : LA PRISE EN CHARGE DE BASE POUR SOUTENIR LA THYROÏDE

    • Iode : 150-300 µg par jour (uniquement si carence avérée par iodurie urinaire)
    • Guggul (dont 10 % guggulstérones) : 300-500 mg par jour
    • Ashwagandha : 15-30 mg de withanolides par jour
    • Sélénium : 50-100 µg par jour
    • Zinc : 15-30 mg par jour
    • Vitamine D3 : 1000-5000 UI par jour (suivant biologie)
    • Vitamine K2 : 50-100 µg par jour
    • Tyrosine : 250-500 mg par jour
    • Magnésium : 300-600 mg par jour
    • Vitamine A : 5000 UI par jour
    • Complexe de Vitamines B : 50-100 % des A.R par jour
    • Vitamine C : 250-1 000 mg par jour
    • Acides gras oméga-3 : 2 g par jour, au minimum 1 000 mg d’EPA et 600 mg de DHA
    • Manganèse : 1-2 mg par jour

    Une thyroïde en bonne santé est essentielle à l'endurance et à la longévité des sportifs. De nombreux athlètes souffrent d’un hypofonctionnement thyroïdien. Une prise en charge holistique, intégrant les interactions complexes entre le système hormonal et les exigences du sport de haut niveau, est primordiale pour préserver à la fois les capacités physiques et une santé durable. Par son approche intégrative, la naturopathie est une alliée majeure dans l’accompagnement des athlètes. Associée à la médecine (allopathique et fonctionnelle), elle permet au sportif d’optimiser ses performances et d’assurer sa réussite sur le long terme.

    Gael Obert

    Gaël OBERT

    Naturopathe et coach en nutrition

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