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Formulaire en ligneApprentissage d’un raisonnement centré sur l’individu ! Réflexion philosophique d’un ancien médecin de campagne devenu jeune médecin fonctionnel.
LE MÉDECIN : QUI EST-IL ?
Tout le monde sait ce qu’est un médecin, mais peu de personnes, hormis les concernés et leurs proches, ne connaissent vraiment comment ceux-ci sont formés (en médecine traditionnelle occidentale) et comment on leur apprend à raisonner pour tenter de soigner.
Qu’apprennent-ils en 10 ans ? Comment peuvent-ils avoir autant de connaissances et ne pas arriver à répondre à toutes les plaintes ? En effet, parfois, le médecin est vu comme un dieu lorsqu’il guérit ou comme un incapable en cas d’échec !
Peut-être avez-vous déjà ressenti ce sentiment d’impuissance ou de lassitude face à un médecin qui, malgré sa bonne volonté, « ne sait pas », ou vous prescrit quatre lignes (parfois plus) de médicaments pour soulager des maux qu’il ne peut expliquer… Hormis par « C’est psychosomatique » ou « C’est dans votre tête », ou encore « Ce n’est pas organique, ne vous inquiétez pas ».
Peut-être est-ce vous, en tant que soignant, qui vous retrouvez seul face aux plaintes « inexpliquées » du patient ?
Nous serons d’accord et je vous le certifie : le médecin voit, dans votre déception ou désespoir, son propre échec…
Rejeter alors la cause de ces maux sur une origine psychologique permet inconsciemment de se protéger de cet aveu d’échec. Comment peut-il échouer, lui, docteur en médecine, quand on lui a rabâché et certifié pendant 10 ans qu’il serait un dieu en sortant de la faculté de médecine ? Impossible et inimaginable !
Moi-même, à 29 ans, fraîchement thésé, je n’avais pas l’ombre d’un doute : l’échec était hors de question ! Mais alors, comment raisonne un médecin qui sort tout frais de la faculté ? Ses connaissances sont toutes neuves ; il devrait donc être plus performant que ses aînés, non ? Vous qui lisez ces lignes - patient, médecin, soignant ou simple lecteur curieux et avide de connaissances - cette analyse décryptée du façonnage de la pensée médicale vous donnera un début d’explication à ce paradoxe entre savoir et zones d’ombre…
J’ai décidé de tout vous dévoiler avec une pointe d’ironie. Et comment être plus précis que lorsque l’on raconte son propre vécu ?
LA FORMATION DU MÉDECIN : UN PARCOURS RIGOUREUX
En France, les médecins suivent tous la même formation universitaire : six ans de tronc commun (externat), puis trois, quatre, cinq, voire six ans supplémentaires selon la spécialité choisie (on devient alors interne).
Pour ma part, j’ai étudié à Marseille, avec ses trois CHU, où la médecine générale devait se faire sa place parmi les ultraspécialités de pointe !
Les trois premières années (dont la première, tristement célèbre pour son élagage massif d’étudiants avec un concours trop sélectif) sont basées sur les connaissances anatomiques, physiologiques, histologiques, pharmacologiques et sémiologiques (science des signes cliniques), avec très peu de pratique clinique (de rares matinées à l’hôpital). Le patient n’existe alors qu’à travers quelques exemples de maladies ou de symptômes illustrant les cours magistraux théoriques. C’est durant ces trois années que nous avons les cours de dissection.
Les quatrième, cinquième et sixième années sont plus cliniques, avec l’apprentissage des maladies et des matinées passées dans les services hospitaliers du CHU, et parfois aussi en cabinet de ville lors de stages « découverte ».
À la fin de la sixième année, les étudiants passent un certificat - sorte de clinique signant la fin de leur externat - avec un « vrai patient » devant les pontes du CHU.
Je me souviens avoir passé cet examen en chirurgie cardiaque, où je devais entendre le souffle du rétrécissement aortique et réciter tout mon cours devant des universitaires cherchant la moindre faute dans mon interrogatoire et mon examen physique. Sachez que si un médecin examine un patient du côté gauche, c’est éliminatoire !

Vieux vestige d’une époque où l’on enseignait qu’un foie s’examine plus facilement à droite du patient… Une fois cet examen validé, on devient officiellement « médecin ».
Vient ensuite l’examen national classant (trois jours d’épreuves écrites et de QCM coordonnés et synchronisés avec toutes les facultés de France), qui permet d’accéder à la spécialité de son choix, selon son classement.
En France, il n’existe pas de cursus officiel de « Médecine Fonctionnelle, Médecine Intégrative ou micronutritionnelle », contrairement aux États-Unis, et je ne connaissais même pas ce terme en 2009 lors de mes choix…
J’avais opté pour la médecine générale, avec trois ans de formation (neuf stages de six mois dans différents services). Après ces trois années, la thèse devait être soutenue pour obtenir le titre de docteur en médecine !

LE RAISONNEMENT MÉDICAL TRADITIONNEL ET SES LIMITES
Quand un médecin sort de la faculté, il connaît les maladies et récite ses cours sur le bout des doigts. Tout semble facile : il suffit d’appliquer le protocole diagnostique et thérapeutique appris.
On nous enseigne la sémiologie (science des symptômes et signes physiques), puis les maladies avec leurs cortèges de signes et leurs traitements.
Mais dans la réalité, le patient ne vient pas avec une étiquette indiquant sa maladie : il ne donne que des symptômes. Le médecin doit alors, grâce à son interrogatoire, rechercher des signes physiques et, si nécessaire, prescrire des examens complémentaires pour affiner son diagnostic.
Le raisonnement est ainsi : le médecin pense à une maladie d’après les symptômes que le patient nous dévoile durant l’interrogatoire. Puis, il doit partir à la chasse aux signes physiques lors de son examen, à la recherche d’une maladie qu’il a apprise : c’est l’annuaire inversé !
Par exemple, vous vous plaignez d’un mal de gorge et d’une éruption cutanée. Le médecin pensera à une angine, mais pourra aussi évoquer une mononucléose, une rougeole ou une scarlatine.
Il recherchera alors un signe de Koplik (taches caractéristiques à l’intérieur des joues) pour une rougeole, une grosse rate et une angine blanche pour la mononucléose infectieuse (MNI), une tachycardie excessive par rapport à la température pour une scarlatine (dissociation pouls-température).
Et surtout, il ne faudra pas qu’il « passe à côté d’une pathologie mettant en péril le pronostic vital ou à risque de complications ». Il recherchera ainsi les fameux « drapeaux rouges » ou signes d’alerte
Dans ce cas, il réalisera un « streptotest » pour éliminer une angine à streptocoque, potentiellement dangereuse et signature d’une scarlatine (évoquée aussi par une éruption typique de type « coup de soleil sur chair de poule »).
Seulement dans ce cas, une courte antibiothérapie sera justifiée en raison des complications générales, locales ou rénales inhérentes à ce germe. Si le test est négatif, il vous dira : « C’est très probablement viral, ça passera tout seul. »
Facile, non ? Une maladie, des symptômes et un traitement, tout en ayant comme objectif premier d’« éliminer une maladie qui tue ! »
Je dirais que la formation est pertinente dans ce sens : les jeunes médecins sont formés correctement pour détecter et soigner les urgences, ainsi que pour diagnostiquer les maladies bien établies si elles figurent bien dans le « dictionnaire médical » de nos cours de faculté ! En tout cas, notre formation universitaire s’y attelle.
En effet, la prise en charge aiguë d’un infarctus du myocarde en urgence est bien rodée, tout comme celle des urgences vasculaires neurologiques, des polytraumatismes ou encore des infections graves…
Pour les maladies chroniques telles qu’un diabète déséquilibré, une hypothyroïdie franche, une maladie migraineuse ou une maladie inflammatoire chronique de l’intestin, le diagnostic sera posé relativement facilement, et un traitement sera proposé.
MAIS il sera surtout à visée symptomatique : « L’insuline fera baisser la glycémie », « La L-Thyroxine compensera votre hypothyroïdie », « L’aspirine dans votre poche en cas de migraine ».
En revanche, cela se compliquera pour les patients si la forme clinique de la maladie est fruste (risque de non-diagnostic), si les épisodes sont récurrents (risque de répétition d’un traitement symptomatique) ou s’il y a un cortège de signes (dans ce cas, ils seront adressés chez un psychiatre).
J’en arrive doucement au cœur de notre sujet et je vous pose plusieurs questions :
1️⃣Un patient peut-il avoir des plaintes ou des symptômes sans avoir de maladie ? Et inversement, une maladie donne-t-elle toujours des symptômes ?
2️⃣ Un patient présentant des symptômes sans maladie retrouvée est-il considéré comme malade et a-t-il le droit de se plaindre ?
3️⃣ Enfin, serez-vous d’accord avec moi et serez-vous surpris si je vous apprenais qu’aucun signe ou symptôme ne peut précéder une maladie, mais qu’elle peut être visible uniquement à la biologie ?
Je vous répondrai très vite.
VERS UNE MÉDECINE INDIVIDUALISÉE, CENTRÉE SUR LE PATIENT
Mes questions, un brin provocatrices, doivent faire émerger les réflexions suivantes.
En Occident, comme dans nos facultés, il existe ce concept de frontière bien marquée entre les malades d’une part (c’est-à-dire ceux chez qui on a retenu ou trouvé une maladie) et les non-malades d’autre part (aucune maladie retrouvée). Vous devrez choisir entre ces deux camps ! Le plus efficace étant de connaître les joueurs des deux camps pour avoir une vision panoramique.
Parle-t-on de santé ? Oui, et je connais encore par cœur la définition de l’OMS : « un état de complet bien-être physique, mental et social, [qui] ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité ». La santé est ainsi prise en compte dans sa globalité. Elle est associée à la notion de bien-être.
Cherche-t-on à l’obtenir ? Pas assez, à mon sens !
En fait, pour comprendre, il est très important d’intégrer la chose suivante, qui va vous plonger dans le monde passionnant de la médecine fonctionnelle et de la physionutrition :
Avant la maladie, il y a une zone de pénombre qui vous amène doucement, année après année, vers la maladie. Vous imaginez bien que vous ne devenez pas diabétique du jour au lendemain ou que vous ne développez pas une ostéoporose en trois jours. De même, votre burn-out ne survient pas brutalement parce que votre employeur vous a mal parlé la veille !
Le diabète de type 2 sera précédé par une insulinorésistance pendant des années, facilitée par une alimentation inadaptée, un manque d’activité physique et un terrain familial prédisposant. Votre ostéoporose sera précédée d’une ostéopénie sur un terrain favorable, dans une ambiance hypoestrogénique, avec un stress chronique et un déséquilibre micronutritionnel. Votre burn-out surviendra après une longue phase d’adaptation durant laquelle vos surrénales auront été surmenées !
Pourtant, ne seront considérés comme malades que ceux étiquetés « diabétiques » (c’est-à-dire avec une glycémie à jeun de 1,26 g/L à deux reprises ou une HbA1c > 7 %), « ostéoporotiques » après une fracture ou une ostéodensitométrie positive, et « en burn-out » lorsqu’ils seront complètement hors service.
Ces exemples illustrent bien une critique de la médecine normée, où le « chiffre » fait oublier « le continuum ». Nous vieillissons tous progressivement, jour après jour, et nous ne nous réveillons pas vieux après nous être endormis enfants.
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Ensuite, une personne se présentant pour divers troubles qui, a priori, n’ont rien à voir entre eux et ne sont pas alarmants, avec un examen clinique et une biologie ou une imagerie normale, sera considérée comme « non malade » ou « psy ». On dira qu’elle somatise. Il y a quelques décennies, on aurait dit « hystérique ».
Deux excuses pourraient être trouvées.
Si le jeune médecin « tout neuf » ne trouve pas, dans son annuaire inversé, de lien entre les symptômes et une maladie, c’est que, pour lui, cela n’existe pas. Donc, c’est le patient qui les invente, d’autant plus si la biologie est dans la « norme laboratoire ». Comment pourrait-il échouer
Cependant, je précise qu’il y a très souvent une composante émotionnelle et psychologique dans les symptômes, mais pas toujours et pas en totalité. La notion de continuum vers une maladie n’est pas tant abordée, hormis dans le syndrome métabolique, par exemple, car les signes sont assez parlants. On vous dira de manger moins et de faire du sport… Pour le reste, néant.
L’autre excuse est que les jeunes médecins sont bien formés pour diagnostiquer les urgences. Ce focus sur celles-ci (avec la peur de l’erreur médicale) pourra, face à des troubles plus chroniques, les pousser à faire une batterie d’examens pour chercher une maladie grave ou bien référencée.
"La médecine ne peut se limiter à l’identification et au traitement des symptômes…"
Mais si tout est normal, ils estimeront avoir fait leur travail : « Tout est ok, rassurez-vous ! ». C’est à ce moment précis que la véritable enquête doit commencer. Il faudra chercher dans un « annuaire complémentaire », celui des troubles fonctionnels et des « pénombres » des maladies.
Nous nous attacherons à rechercher le moindre indice, le moindre détail, pour comprendre celles et ceux qui ne rentrent pas dans le stéréotype de « malade ». Et c’est là que tout devient passionnant !
CONCLUSION
En définitive, la médecine ne peut se limiter à l’identification et au traitement des symptômes ; elle doit s’attacher à comprendre l’individu dans toute sa complexité. La médecine fonctionnelle ou intégrative offre une approche globale qui replace le patient au cœur du soin, en identifiant les causes profondes des déséquilibres plutôt qu’en se contentant de masquer leurs manifestations.
Pour les médecins généralistes, s’ouvrir à cette vision plus intégrative représente une formidable opportunité : celle d’améliorer durablement la santé de leurs patients, en alliant prévention, personnalisation et prise en charge globale.
Cela étant, il est capital de prendre en considération le contexte de pénurie médicale auquel nous sommes confrontés. En 2025, un médecin généraliste ne peut, dans les 10 à 15 minutes de consultation qui lui sont allouées, explorer toutes les origines de mal-être de ses patients. Entre gestion des urgences, des pseudo-urgences, et des tâches administratives, il est illusoire de lui demander de pratiquer une médecine qui nécessite autant d’écoute que de temps.
Pourtant, dans un monde où les maladies chroniques sont en constante augmentation, cette approche pourrait bien être l’avenir d’une médecine véritablement au service de la Santé.

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