L’acné est une dermatose cutanée très fréquente, touchant essentiellement les adolescents et les jeunes adultes des deux sexes. Sa prévalence est de l’ordre de 80 % dans le monde. Selon l’HAS, l'acné concerne : plus de 3 adolescents sur 4 (selon les études, entre 75 et 95 %) 40 % d'adultes environ (en augmentation), dont 75 à 85 % seraient des femmes.
L’acné vulgaire est une dermatose qui peut être d’intensité variable, les acnés modérées à sévères représentant environ 20 % des acnés. C’est une problématique cutanée qui a un impact psychologique très fort, notamment chez les femmes.
Elle est due à une inflammation des follicules pilosébacés, liée à l’hypersécrétion séborrhée (facteur hormonal) et une hyperkératinisation. Le microbiote cutané perturbé voit sa population de Cutibacterium acnes (bactérie incriminée dans l’acné) augmenter.
Il existe plusieurs facteurs, dont certains sont plus exogènes (par le biais d’une cosmétique comédogène, liée à l’irritation par frottements de matières synthétiques, due au soleil, à certains médicaments ou certaines substances chimiques) et d’autres parfois génétiques (plusieurs études ont montré qu’en présence d’antécédents familiaux d’acné, le risque d’en présenter est augmenté, voire de façon plus sévère).
L’acné peut également être la conséquence de maladies comme l’hyperplasie des glandes surrénales ou encore le syndrome des ovaires polykystiques.
Mais les facteurs endogènes sont principalement la cause des acnés que l’on voit passer en consultation. En effet, l’acné de la femme adulte est souvent en lien avec le stress, les émotions, la santé intestinale, le fonctionnement hépatique et l’équilibre hormonal féminin.
Voyons ces facteurs en détail et quelles seraient les solutions à apporter.
LES ÉMOTIONS
« Tout ce qui ne s’exprime pas s’imprime ». L’acné est bien souvent corrélée avec la notion de confiance en soi.
Le regard de la personne de référence (mère, nourrice, père) aura un impact des plus importants sur la confiance que l’enfant, l’adolescent pourra se porter, tandis qu’il grandit et se construit. On pourra toujours lui poser la question de sa relation avec ses parents, sa fratrie ou son entourage proche lorsqu’elle était enfant. De même, sur le regard qu’elle porte sur elle-même, encore aujourd’hui.
Un travail sur sa relation à soi-même sera primordial et parfois le besoin de faire le deuil de sa relation idéale avec son parent sera nécessaire, pour retrouver sa capacité à s’aimer.
Les fleurs de Bach pourront être un atout important pour retrouver l’équilibre émotionnel et rétablir la confiance en soi, à noter que les Laboratoires COPMED proposent un élixir d’urgence qui peut également être pris en cure. D’autres techniques, comme l’EFT qui vise à se libérer de ses émotions négatives ou encore la sophrologie qui permet de reconnaître ses capacités et amène une véritable transformation de l’être, seront des outils à privilégier également.
LE STRESS
Le lien entre la peau et le stress remonte à leur origine embryonnaire commune.
La peau et le système nerveux ont des origines embryonnaires liées au développement de l'ectoderme, l'une des trois couches germinales de l'embryon. L'ectoderme donne naissance à plusieurs tissus, dont l'épiderme (la couche supérieure de la peau) et le système nerveux, y compris le cerveau et les nerfs.
Le stress a un impact significatif sur la santé de la peau, car il peut y déclencher des réactions inflammatoires et aggraver certaines affections dermatologiques, dont l’acné.
Cette notion négative des effets du stress est liée à l’hormone « cortisol » produite par nos glandes surrénales, qui lorsqu’elle est produite en excès (hypercortisolémie) peut aggraver des problématiques digestives, un déséquilibre hormonal génital et/ou des troubles de la thyroïde.
Le travail sur la gestion du stress peut prendre différentes voies. Il passera par une assiette contenant des aliments ressourçants et vitalisants, en essayant en parallèle de réduire les excitants (viandes rouges, boissons sucrées, sodas, café, sucreries…), sans oublier l’apport des oméga-3 provenant des petits poissons gras ou d’huiles de première pression à froid à rajouter sur son assiette au quotidien telles que la colza, la cameline, l’huile de noix ou encore l’huile de lin (attention toutefois à sa grande fragilité).
La phytothérapie sera un atout par le biais de plantes calmantes comme la passiflore, la mélisse, la valériane ou en gemmothérapie grâce au bourgeon de figuier ou de tilleul par exemple, sans oublier l’apport essentiel de plantes adaptogènes, telles que la rhodiola, l’ashwagandha, l’éleuthérocoque…
En micronutrition, l’apport, ici aussi, des oméga-3 sera indispensable pour combler de fortes carences très fréquentes. Sans oublier le magnésium sous une forme biodisponible telle que le bisglycinate en association avec les vitamines du groupe B, notamment la B1, la B5 et surtout la B6. Les Laboratoires COPMED possèdent une large gamme de compléments visant à réduire le stress, rétablir un sommeil de qualité ou pallier des carences en neurotransmetteurs. Magtorine® sera le magnésium à privilégier au vu de sa composition.
Par ailleurs, amener le consultant à des pratiques d’hygiène de vie comme des exercices de respiration quotidiens sera un atout de taille pour aider au recentrage. Mon exercice préféré est la cohérence cardiaque, à mettre en place trois fois par jour minimum, sur cinq minutes : méthode 365 du Dr David O’Hare. N’oublions pas que la reprise d’une activité physique adaptée, l’utilisation d’huiles essentielles (camomille, lavande, petit grain bigaradier, néroli, orange douce…), la pratique de massages… Seront autant de possibilités que nous pourrons utiliser pour diminuer la charge du stress et revenir à des taux normaux de cortisol.
L’ALIMENTATION
Longtemps non reconnue comme cause de l’acné par la société française de dermatologie, l’assiette et notre façon de consommer ont pourtant bien un impact sur notre peau. Une assiette inflammatoire, riche en produits transformés, en graisses saturées, en sucreries et pauvre en fibres et micronutriments n’est pas en faveur d’une santé optimale et la peau ne fait pas exception.
Dans les problèmes d’acné on peut retrouver le sucre (sucre rapide, isoglucose – alliance de glucose et fructose industriel – ennemi N° 1) causant inflammation, surproduction de sébum et déséquilibre des flores des différents microbiotes.
Puis vient le sujet délicat des produits laitiers, notamment industriels, qui par leur teneur en perturbateurs endocriniens peuvent dérégler notre système hormonal.
De plus, on peut compter sur le lactose qu’ils contiennent, sucre rapide et allergène potentiel, sur l’hormone IGF1 (Insulin-like Growth Factor One) très présente dans les produits issus de lait de vache, qui stimule les glandes sébacées et agit sur la 5 alpha réductase (dont nous reparlerons ci-après), et sur certains acides aminés qui entrent dans une dérégulation de la voie mTOR qui peut conduire à de l’inflammation incontrôlée.
Enfin, une alimentation riche en gluten industriel est source de perturbation digestive donnant une acné digestive, mais pas que. La perturbation du microbiote digestif vient à son tour perturber le catabolisme des hormones féminines, ce qui de cause à effet, va créer une acné à tendance hormonale.
Adopter une assiette riche en fibres par des légumes cuits à la vapeur douce, avec une proportion de 25 % maximum de céréales autres que blé industriel sera bénéfique. Des céréales comme le sarrasin, le quinoa, le millet, le riz, le petit épeautre ou de blés anciens, semi-complètes à complètes selon le degré de tolérance digestive, associées à des protéines de qualité, animales ou végétales (légumineuses).
Remplacer les produits laitiers de vache par ceux de petits ruminants (chèvre/brebis) dans un premier temps sera judicieux. Puis, remplacer ce qui peut l’être (lait, crèmes, yaourts), par des alternatives végétales peu sucrées (celles d’oléagineux : noisettes, amandes ou de légumineuses comme le soja). Sans oublier que le dessert n’est pas une obligation et que le petit-déjeuner se doit d’être avant tout gras et protéiné, mais surtout pas sucré.
LES TROUBLES DU SYSTÈME DIGESTIF
L’état de notre peau extérieure est le reflet de l’état de notre peau intérieure. L’acné est souvent associée à des troubles digestifs tels que diarrhée, constipation ou alternance des deux, ballonnements, gaz, éructations, pyrosis…
La perturbation du microbiote digestif, va influer sur tous nos microbiotes en les perturbant tour à tour. Un microbiote digestif déséquilibré (dysbiose) va engendrer de l’inflammation digestive et une potentielle perméabilité de la muqueuse intestinale.
Cette dysbiose peut aussi causer une candidose qui peut sortir du tractus digestif et être à l’origine d’autres perturbations cutanées.
Les intolérances digestives et/ou sensibilités aux FODMAPS (Fermentables Oligosaccharides Disaccharides Monosaccharides and Polyols) peuvent, elles aussi, faire s’emballer le système immunitaire et affoler la voie TH2 (voie des allergies et maladies auto-immunes) et TH17 (voie de l’inflammation). Tout en aggravant la santé de la muqueuse et la perméabilité intestinale.
La sensibilité à l’histamine est également un point important à soulever en cas d’acné, car le manque de DAO (diamine oxydase) peut générer des influences réactives par le biais de l’histamine qui, en trop grande quantité dans le tractus digestif renforcera sa fragilité.
Si on observe une grande sensibilité à l’histamine (selon le questionnaire COPMED ou bilan sanguin), Histamine DAO Complexe offrira un soulagement sur une première cure, plus ou moins accompagné de Méthyl’SAMe® pour favoriser une bonne méthylation qui fait souvent défaut dans ce cas.
Les traitements de l’acné par antibiothérapies et isotrétinoïne ne font qu’aggraver l’acné en perturbant davantage le microbiote, source d’inflammation de la muqueuse qui se fragilise d’autant plus, perdant en qualité de son mucus…
Dans un premier temps, l’idée sera de revoir toute la chaîne digestive du départ à l’arrivée. Faire le point sur la salivation, la mastication et l’efficacité des sucs digestifs et le transit. La constipation peut, à elle seule, être à l’origine d’une acné hormonale en n’éliminant pas assez rapidement les catabolites hormonaux.
Et malheureusement, une dysbiose de l’œstrobolome (partie de microbiote qui métabolise les œstrogènes) pourra même être très impactante sur ces catabolites en les déconjuguant (la conjugaison est la transformation des toxines/hormones par le foie, en vue de leur élimination ; la déconjugaison est le processus inverse) et leur permettant de repasser la barrière colique pour revenir dans la circulation générale, augurant un déséquilibre hormonal par hyperœstrogénie.
S’assurer d’un transit régulier, par une alimentation riche en fibres de qualité et une bonne hydratation sera primordial. S’assurer de l’intégrité de la muqueuse digestive (grâce à la gamme des Perméa régul®) et d’un mucus sain (grâce à l’innovation 2'-Fucosyllactose synergisé) afin de réensemencer le microbiote par des probiotiques et une alimentation riche en fibre prébiotiques (artichaut, endives, poireaux, pissenlit, pommes, bananes, graines de lin…).
LA FATIGUE HÉPATIQUE
« Le foie, général des armées »
En naturopathie, la peau est un émonctoire dit secondaire et mixte par sa faculté à éliminer les mucoses (produit de dégradation issu des sucres complexes et lipides de mauvaise qualité) par ces glandes sébacées et ses cristaux (produit de dégradation issu des sucres rapides et protéines de mauvaise qualité ou trop abondantes) par les glandes sudoripares. Les glandes sébacées sont un émonctoire de même fonction toxinique que le foie qui lui est un émonctoire à mucoses par excellence.
Le souci est que lorsque ce foie faiblit (alimentation trop chargée, trop sucrée, trop grasse, médicaments, contraceptifs hormonaux, alcool, stress, manque de sommeil…) il n’arrive plus à gérer ces toxines et c’est la peau qui vient à s’en charger. Résultat ? Une dérivation de ces mucoses vers les glandes sébacées, qui en éliminant ces substances vont perturber la fore locale et provoquer de l’inflammation. L’acné est née.
Le foie est un organe à chouchouter en cas d’acné. Tout d’abord, il aura besoin de soutien, puis de se détoxifier. Les actions naturopathiques sur le foie ont d’ailleurs un effet très général en réduisant la constipation, mais aussi sur d’autres problématiques liées à l’encrassement.
Concrètement, l’apport de chaud localement par l’hydrologie, sera bienfaiteur. Les plantes de soutien, hépato protectrices comme chardon-Marie et le desmodium sont à conseiller, on pensera à Desmodium tri-actif® dans un premier temps. On veillera à apporter les cofacteurs obligatoires pour un fonctionnement optimal de ses différentes phases de détoxication (vitamines du groupe B, antioxydants avec les vitamines C, E, la SOD, minéraux tels que magnésium, zinc, sélénium, manganèse, cobalt, chrome, soufre, molybdène, cuivre… Et acides aminés).
On soutiendra enfin la détoxication grâce au romarin, curcuma, boldo, racine de pissenlit, radis noir, artichaut, fumeterre… On pourra alors conseiller Détoxinat® qui contient les cofacteurs ou Détoxil® avec la bardane, détoxifiant de la peau. Le choix se fera selon les émonctoires à travailler.
Sans oublier les bénéfices des exercices physiques de torsion, des massages de la zone du foie, sous l’hypochondre droit par le biais du Chi Nei Tsang (massage énergétique Taoïste qui part du ventre) par exemple…
UN DÉSÉQUILIBRE DES HORMONES FÉMININES
L’hyperséborrhée est reliée à la production des hormones androgènes. Ces derniers sont produits par les ovaires, par les glandes surrénales et le tissu adipeux. La plupart du temps, ces androgènes sont transformés par le biais de l’aromatase (enzyme) en œstrogènes, notamment dans le tissu adipeux et les ovaires. Toutefois, des taux de testostérone libre restent parfois importants dans le sang (lié à la fatigue hépatique, au stress, à une alimentation trop sucrée, au SOPK…).
Or, la testostérone libre trouve nombre de ces récepteurs dans les follicules pilosébacés, ce qui vient les stimuler et produire plus de sébum (responsable d’une hyperséborrhée). Si l’IGF-1 est aussi impliquée, il va y avoir hyperkératose et également transformation de la testostérone libre en DHT (Dihydrotestostérone) par le biais cette fois d’une autre enzyme : la 5 alpha réductase (évoquée plus haut au sujet des produits laitiers). Cela va majorer une très forte activation des processus d’hyperséborrhée, d’hyperkératose et d’inflammation. Tout ce qu’il faut pour une acné inflammatoire hormonale.
On pourra réduire la production de testostérone libre avec le gattilier, la réglisse, la pivoine de chine, et diminuer l’action de la 5 alpha réductase sera de mise, grâce à certaines plantes comme le sabal, la racine d’ortie, le gattilier, le lin, le reishi et le zinc.
Les Laboratoires COPMED ont sorti récemment Cutanat®, qui par sa composition correspond au besoin des peaux acnéiques à tendance hormonale, notamment par l’action du sabal et du zinc qu’il contient, bloquant la 5 alpha réductase.
Mais aussi grâce à la bardane et à la pensée sauvage réputées pour leur action sur la peau, par la détoxication du foie et une régulation de la glycémie (bardane) et une détoxication de la lymphe (pensée sauvage). Le zinc et la vitamine A régulent la production de séborrhée et la Centella asiatica permet de mieux cicatriser.
Un produit complet qui plus est facile à utiliser, avec une seule gélule par jour, ce qui permet une bonne observance (même par des adolescents).
Bien évidemment, équilibrer les hormones du cycle féminin, œstrogènes et progestérone sera aussi intéressant selon les cas, grâce à l’action de la sauge, de l’alchémille, du gattilier, du houblon… Connaître le climat hormonal de la consultante sera alors un prérequis pour une action ajustée.
UN DÉSÉQUILIBRE DES AUTRES HORMONES
Une résistance à l’insuline, une hypothyroïdie, une hypercortisolémie… Ont un point commun ici, ils sont tous acteurs d’acné à différents niveaux.
L’insuline est impliquée dans le métabolisme du sucre, et si l’alimentation est trop sucrée de façon chronique, la personne peut entrer en état de résistance à l’insuline (le sucre n’entre plus dans les cellules cibles). Face à l’hyperglycémie récurrente, le foie va alors libérer de l’IGF1 (dont on a parlé sur le sujet des produits laitiers) et augmenter le taux de testostérone libre. Le combo idéal pour l’acné.
Le chrome, la vitamine D et la vitamine B1 seront intéressants pour relancer le métabolisme du sucre.
Les hormones thyroïdiennes sont très impliquées dans la fabrication des hormones féminines, car elles sont le facteur déterminant dans la fabrication de la prégnénolone qui trouve son précurseur dans le cholestérol.
Une hormone T3 en défaut, mal synthétisée ou une mauvaise transformation de la T4 peuvent en être la cause.
L’apport de bons cofacteurs (tyrosine, iode, sélénium, fer, magnésium, zinc…) sera un soutien important pour la thyroïde en amont de la prise en charge de l’acné.
Enfin, comme nous l’avons vu par le biais du stress, l’hypercortisolémie est également un point à ne pas négliger. Un travail sur le stress et sur les surrénales sera alors indispensable en s’aidant de régulateurs du cortisol (plantes adaptogènes, neurotransmetteurs, vitamines du groupe B..) et de techniques d’hygiène de vie.
UNE MAUVAISE ROUTINE DE SOINS COSMÉTIQUES
Les cosmétiques conventionnels contiennent une quantité non négligeable de substances comédogènes, irritantes et de perturbateurs endocriniens. Les produits pharmaceutiques ne font d’ailleurs pas exception.
L’utilisation d’une routine adaptée avec des produits naturels, bio, sans parfum, sans perturbateurs endocriniens, ni substances comédogènes sera conseillée.
Apprendre à lire la composition de ses cosmétiques est une première étape pour se rendre compte de toutes ces substances (le site laveritesurlescosmetiques.com est très bien pour cela) dont on se tartine parfois. Comme j’aime à le dire, il faudrait pouvoir manger ce que l’on se met sur la peau. Et soyons honnêtes, c’est rarement le cas, non ?
Pour les cicatrices d’acné l’on obtient de très bons résultats avec le Baume réparateur au Tepescohuite, dit « arbre à peau », qui permet de retrouver une peau unifiée.
CONCLUSION
On se rend bien compte que l’acné est multifactorielle, mais les solutions existent. Faire un bilan approfondi de la personne afin de connaître ses habitudes de vie et alimentaires, va nous permettre de mettre en place de nouvelles habitudes et une complémentation adaptée.
Betty MASURE Naturopathe |