Interviews met deskundigen op het gebied van alternatieve geneeskunde

Interview de Julie PRADINES, naturopathe, autrice et créatrice de contenus

2023-01-06
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Portrait Julie PRADINES"Le mieux pour apprendre, c'est le voyage. Au-delà des enseignements théoriques, il est riche d'enseignements humains."

Bonjour Julie, pouvez-vous vous présenter pour nos lecteurs ?

Bonjour ! Je m’appelle Julie Pradines, je suis naturopathe, autrice et également créatrice de contenu sur les réseaux sociaux. J’écris différents ouvrages, en particulier sur l’alimentation, car c’est véritablement mon sujet fétiche. Je prône vraiment l’alimentation plaisir et santé, certes basée sur une notion d’équilibre mais pas forcément dans l’assiette, plutôt dans la psychologie et la digestion. C’est en tout cas ce que je mets en lumière le plus possible.

Concernant mes ouvrages, j’en ai rédigé un sur « Le lait d’amande en cuisine », parce que c’est celui que j’utilise le plus et que je recommande en substitut du lait de vache. D’autres sont à venir comme celui sur les « apéros-naturo » qui proposera des idées d’amuse-bouche healthy et des cocktails sans alcool, un « agenda-naturo » qui regorgera d’astuces simples et valables pour tous au fil des saisons (éducation aux épices, aux aromates, aux infusions, à l’utilisation de la bouillotte…), à paraître en septembre prochain… Mon objectif, en règle générale, est vraiment de vulgariser l’information. Je ne souhaite pas utiliser des mots compliqués pour ne pas effrayer, et pouvoir toucher le plus grand spectre possible de foyers autour de moi. L’idée, c’est que chacun puisse s’approprier ces notions pour pouvoir les intégrer facilement à son quotidien.

En parallèle de ce travail d’écriture, je donne également des consultations – auparavant à domicile puis majoritairement en visioconférence depuis le premier confinement. Je dois avouer que ces nouvelles habitudes de travail n’ont pas été faciles pour moi, étant une fille du Sud et d’un naturel très orienté vers l’humain, j’ai dû – comme beaucoup – rebondir pour réadapter ma façon de faire, mon anamnèse, mon bilan de vitalité… Et tout cela sans avoir la personne en face de moi. Toutefois, s’il y a un point positif à cela, c’est que j’ai pu toucher des gens dans le monde entier ! D’une consultation à Bali, je partais à Los Angeles, pour revenir à Lausanne… Et ces consultations sont riches d’apprentissages : elles permettent de faire de très belles rencontres mais aussi de s’adapter à différents climats, différentes saisons, différents fruits et légumes, différentes supplémentations (pour nous c’est simple, nous avons des magasins tout autour de nous, mais ce n’est pas le cas dans tous les pays !).

Pour la petite anecdote, j’accompagne tous mes patients sur Whatsapp et je reçois de nombreux messages des personnes qui sont à l’étranger, et qui lorsqu’elles vadrouillent m’envoient leurs trouvailles en boutique en me disant « Julie, qu’en penses-tu ? ». Me voilà partie à analyser le produit en question depuis mon ordinateur, pendant que je suis en FaceCam avec eux… (Rires) Ces nouvelles habitudes créent des situations cocasses, et c’est aussi ce que j’aime dans mon quotidien !

Enfin, j’anime également des conférences et des ateliers, et j’espère débuter cette année les retraites sur des week-ends autour de la médecine intégrative, avec mon amie Claire, pour éduquer les gens à faire des plats sains et équilibrés, proposer des séances de yoga… et rendre encore une fois toute cette science accessible au plus grand nombre !

 

Avez-vous toujours été passionnée de naturopathie ? Ou y a-t-il eu un élément déclencheur dans votre vie ?

Initialement, je n’étais pas du tout dans la médecine naturelle. Mon premier amour était principalement l’ayurvéda (et ça l’est toujours aujourd’hui pour être tout à fait honnête !), mais au départ, j’étais photographe et art-thérapeute avec les enfants. Je travaillais dans les écoles élémentaires autour de chez moi, je donnais des cours de méditation et je faisais des ateliers de philosophie avec les enfants. En parallèle, mon beau-père photographe m’a initiée à la photographie.

Malheureusement, il est décédé quelque temps plus tard et c’est suite à ce choc émotionnel-là que je suis tombée malade. Je faisais œdème sur œdème, je suis allée plusieurs fois aux urgences, et je me suis rendu compte que ces réactions étaient systématiques dès lors que je mangeais de la viande. Il suffisait que j’en consomme la veille au soir pour qu’en pleine nuit, entre 2 et 3 heures du matin, je me réveille sans même pouvoir ouvrir les yeux, avec la gorge si enflée que ma respiration en était difficile. Au départ, c’était panique à bord, j’ai consulté plusieurs hôpitaux dans le Sud autour de chez moi, et personne ne trouvait d’explication.

Une fois les œdèmes dégonflés, des plaques d’eczéma apparaissaient : je quittais donc les urgences pour être orientée à l’étage Dermatologie, qui m’orientait à son tour vers la Gastro-entérologie, qui me renvoyait à nouveau vers la Dermatologie… Bref, un périple interminable qui ne résolvait pas mon problème, tout compte fait.

Julie PRADINES, passionnée de natureSix mois après le début de ces épisodes, je me suis résignée à ne plus manger de viande puisque de toute façon, j’en connaissais inlassablement l’issue ! Mais j’ai gardé en tête le diagnostic qui avait été établi par l’un des internes lors d’une de mes prises en charge, me disant « Madame Pradines, nous pensons que vous avez le syndrome de l’intestin irritable, rentrez chez vous, prenez de la cortisone et arrêtez de stresser ».

Sur le coup, je m’étais dit « tout ça pour ça ». En réalité, j’avais subi un choc émotionnel, mais personne n’avait creusé cette piste-là. Je suis quand même rentrée chez moi, j’ai tapé « syndrome de l’intestin irritable » sur internet, et l’un des résultats s’est porté sur l’ayurvéda, dont je suis immédiatement tombée amoureuse.

Je me suis prise de passion pour cette pratique, avec l’étude des doshas, le lien psychologique entre corps et esprit (c’est là que j’ai appris que l’intestin était le second cerveau du corps), les routines quotidiennes (le gratte langue, le nettoyage du nez, les infusions…) et c’est là que tout a commencé. En réalité, je travaillais avec une Indienne à l’école, à qui j’ai demandé si elle connaissait l’ayurvéda. Cette dernière m’a répondu qu’à titre personnel elle ne pratiquait pas vraiment, mais que sa grand-mère était très au fait de tout cela et que justement, elle rentrait voir sa famille en Inde dans les prochaines semaines.

C’est là qu’elle m’a proposé de l’accompagner, ce que j’ai bien volontiers accepté. J’avais la chance de pouvoir aller passer quelques semaines en Inde, dans le berceau de l’ayurvéda, aux côtés de quelqu’un qui maîtrisait la langue et dans une famille qui pratiquait cet art. Durant ce séjour, j’ai été accompagnée par un professeur de yoga, qui me traduisait l’indien en anglais. Il a d’ailleurs suivi tous les cours d’ayurvéda avec moi.

Quand j’y repense, cet homme était vraiment exceptionnel ! Nous sommes donc allés de clinique en clinique, et c’est tout à fait inconsciemment que j’ai appris la médecine intégrative, là-bas, en Inde. L’allopathe côtoyait l’ayurvéda, dans le cadre de maladies graves (lèpre, choléra, etc.) et ils prenaient les décisions de concert, en accompagnant les traitements médicamenteux de massages aux huiles essentielles par exemple. Et ça fonctionnait, même sur des maladies aussi importantes ils obtenaient de vrais résultats ! En Inde, ces pratiques sont véritablement ancrées dans les mœurs, de nombreuses personnes les mettent à profit quotidiennement. L’ayurvéda est très considéré, il est bien loin des préjugés occidentaux aux allures de « remèdes de grand-mère ».

Quand je suis rentrée en France, mon rêve était d’avoir la chance de mettre en place la même chose : pratiquer l’ayurvéda aux côtés d’un docteur. D’un autre côté, je n’avais pas encore assouvi cette soif de savoir, il fallait que je reparte ! J’ai donc poursuivi cette quête d’apprentissage, en recherchant d’autres médecines traditionnelles ; c’est là que j’ai découvert la Chinoise (MTC).

Ma vie ayant souvent été ponctuée de mains tendues qui m’ont permis de m’immerger pleinement dans mes nouveaux projets, je me retrouvais trois mois et demi plus tard au Vietnam grâce à un ami ! Je l’ai rejoint pendant un mois en tant qu’expatriée, sans savoir si j’allais rester ou non. Quelque temps plus tard, j’y rencontrais mon conjoint et de fait, je suis restée vivre là-bas pendant un an.

Une curiosité avérée pour les techniques ancestrales du monde entierAu-delà de la MTC, j’étais persuadée que le Vietnam recelait de techniques ancestrales de soins. J’ai repris mes recherches, et j’ai découvert le Dien Cham également appelé Réflexologie faciale. Je me suis donc formée à cette dernière, simultanément à la MTC. C’est de fil en aiguille, ou plutôt de pratique en pratique, que la naturopathie s’est présentée à moi. Je ne pouvais pas apprendre l’ayurvéda et la MTC sans passer par la naturopathie. Étant très proche de ma famille, je faisais régulièrement la navette entre le Vietnam et la France. Je rentrais environ tous les deux mois, pendant deux à trois semaines, puis je repartais. J’ai profité de mes séjours en France pour me renseigner sur les écoles de naturopathie, malheureusement mon rythme de voyage ne collait avec aucune formule de cours. Je ne souhaitais pas reprendre une formation par correspondance – pour moi ce n’était pas la meilleure option d’apprentissage.

J’ai poursuivi mes recherches jusqu’en Suisse, où j’ai appelé le Syndicat des Naturopathes pour voir s’ils avaient une solution à me proposer. Mon profil était relativement atypique et c’est je pense ce qui les a séduits, car nous avons finalement trouvé un compromis : je pouvais suivre les cours en distanciel comme si j’étais en présentiel. J’avais les mêmes horaires que les autres élèves, sur une journée classique, mais j’étais formée par un tuteur qui m’était dédié en visio. C’était vraiment un privilège pour moi.

Encore une fois, il faut savoir que toutes ces pérégrinations étaient faites au départ dans le cadre d’une quête personnelle ! J’étais malade et je souhaitais accéder à des connaissances et des compétences dans le but de me prendre en charge, et dire au revoir à mon intestin irritable.

Ce n’était pas pour devenir naturopathe (au départ bien sûr… Rires). C’est au Vietnam que j’ai eu cette prise de conscience : je trouvais dommage de ne pas pouvoir partager ce qui fonctionnait sur moi avec des personnes qui souffraient probablement des mêmes maux que moi ! J’ai commencé à me dire que je pourrais peut-être faire des consultations à l’issue de mes formations. Dans un premier temps, j’ai d’abord ouvert ma page Instagram sur laquelle je partageais mes habitudes de vie, ma passion pour les jus de légumes… Puis lorsque je suis rentrée en France, je me suis lancée dans des consultations à domicile. Je me définis comme une naturopathe ayant à ma disposition trois « caisses à outils » que sont la naturopathie, la MTC et l’ayurvéda. Je reste souple selon le profil de la personne que je rencontre. Je prends en compte sa problématique et ses attentes, et je peux ainsi adapter mon approche pour répondre au mieux à son besoin.

En résumé, je pense n’avoir toujours pas fait le tour de ce qu’offre le monde en termes de soins naturels ! C’est une sorte de poupée gigogne de la santé naturelle : chaque poupée en renferme une autre… et j’ai encore soif de savoir ! La dernière que je viens d’ouvrir, c’est le microbiote, qui me propose de nouvelles perspectives aux côtés de gastro-entérologues, d’endocrinologues… Encore un vaste sujet !

 

Vous avez passé plusieurs mois à l’étranger, notamment en Inde et au Vietnam. Pouvez-vous nous parler de leur vision de la santé ? Est-elle différente de notre vision occidentale ?

Que ce soit en Asie ou en Inde, j’ai vraiment apprécié cette ouverture d’esprit concernant la santé en général. Ils se laissent la possibilité de travailler avec plusieurs médecines. Il faut savoir également que l’Inde est une plateforme pharmaceutique assez puissante. La réalité, c’est qu’ils se servent de leurs connaissances en santé naturelle, que ce soit la phytothérapie ou l’herboristerie, pour formuler de nouveaux médicaments.

Les innombrables bienfaits de la natureEncore une fois, ils arrivent à lier parfaitement médecine douce et allopathie, ce que j’ai trouvé formidable. J’ai également constaté qu’ils marquent véritablement un temps pour chaque chose. Le contraste entre les moments de pause, où ils allient thérapies douces, méditation, alimentation saine (bouillons notamment), et les moments d’activité le reste de la journée est assez saisissant. En Inde, le rythme de vie en journée est complètement effréné ! C’est pire qu’à Paris ! Rires.

C’est pour cela qu’à mon sens, il est important de savoir exploiter intelligemment les enseignements afin de les mettre en pratique chez nous. Il n’est pas possible de calquer leurs médecines car nos modes de vie occidentaux sont assez éloignés des leurs.

Lorsque les praticiens me demandent conseil pour faire évoluer leur pratique, je leur recommande avant tout de voyager. Le mieux pour apprendre, à mon sens, c’est le voyage parce qu’au-delà des enseignements théoriques il est riche d’enseignements humains. C’est aussi l’occasion de découvrir d’autres pathologies ou d’y être confrontées différemment, dans des conditions singulières, qui te transforment et font de toi une personne changée. Ces expériences nous aident aussi à travailler sur notre côté « éponge » en consultation, on n’appréhende plus les choses de la même manière, on relativise et on met de côté notre casquette de « râleur » (surtout quand on est Français ! Rires).

 

Quelle vision avez-vous de l’alimentation ?

Personnellement, je prône l’alimentation intuitive car pour moi, c’est une alimentation que nous suivons tous naturellement, spontanément, sans même nous en rendre compte. Souvent, on a en tête une image de cheminement, presque quelque chose de spirituel, vers une alimentation plus saine, plus éthique, meilleure… Alors qu’en fait, pas du tout. Nous le faisons tous !

Je prends un exemple très simple pour l’expliquer à mes consultants. Lorsque vous êtes sur la plage, sous 30 °C en plein mois de juillet, que vous n’avez pas bu depuis 1 ou 2 heures : si on vous apporte une raclette, la mangerez-vous ? Est-ce ce dont vous avez envie à cet instant précis ? Eh bien non. En revanche si je vous apporte une tomate bien mûre, fraîche, parsemée de basilic et assaisonnée comme il faut, votre esprit réagira spontanément de manière plus positive. À l’inverse, en plein mois de janvier tout en haut d’une station de ski, si je vous emmène une pastèque à déguster… Elle ne vous fera pas plus envie qu’un bon plat chaud !

Voilà ce qu’est l’alimentation intuitive. À chaque saison, des changements alimentaires s’opèrent inconsciemment et notre mode de vie moderne nous fait souvent perdre cette intuition. C’est ce que j’essaye d’expliquer à mes consultants. Chaque aliment que nous consommons sera pris comme un complément alimentaire. Même si nos convictions ou nos habitudes font que nous ne consommons pas forcément de viande par exemple, il peut arriver qu’à un moment donné nous ayons une pulsion de viande rouge.

À ce moment-là, notre « petit ordinateur » que j’appelle aussi comptable à l’origine du bon fonctionnement de notre corps aura sans doute envoyé un signal parce que dans ses calculs, il lui manque des protéines, du fer et des acides aminés. Tout simplement, votre intuition vous aura guidé vers une source répondant à votre besoin nutritionnel. Nous avons souvent tendance à rationaliser nos envies, au lieu de les écouter. Lorsqu’on a un message envoyé par notre corps, il ne faut pas voir l’aliment en lui-même mais le nutriment qui se cache derrière.

Néanmoins, il faut parfois rééduquer le corps et l’esprit selon nos habitudes de consommation. C’est ce que nous essayons de faire en naturopathie. Effectivement, si lorsque nous avons une baisse d’énergie et que nous avons besoin de glucides, donc de sucres, nous avons toujours répondu par une barre chocolatée, un brownie ou des bonbons, notre cerveau ne peut pas inventer une information avec un aliment qui contient de bons sucres. À titre personnel, en consultation, j’essaye de rééduquer le corps à créer de nouveaux mécanismes, de nouvelles images. Si j’ai une pulsion de sucre, je vais répondre avec des collations plus naturelles. Il faut véritablement en passer par une rééducation alimentaire.

 

Vous partagez de nombreux conseils avec vos abonnés sur Instagram. Comment vous est venue cette idée ?

Au départ, j’avais une page Instagram personnelle mais plutôt à destination de ma patientèle, pour qu’elle puisse trouver des idées de recettes, des astuces naturo, des exercices de sport, etc. Loin de moi l’idée de créer une communauté pour gagner en popularité ou en notoriété ! Je voulais faire de la consultation à domicile, perdue entre Avignon et Arles, on est bien loin de cette ambition-là !

Ceci étant, ma première motivation a été de me mettre à la place des abonnés. C’est-à-dire : qu’est-ce que moi, Julie, j’aimerais voir sur les réseaux sociaux ? C’est comme cela que j’ai commencé à créer du contenu qui répondait à cette question : routines, gestes santé, nutrition, hygiène vitale, sport…

Néanmoins, je crois que l’élément déclencheur, pour être tout à fait honnête avec vous, a été ce qu’on appelle le « ghostage » (il s’agit d’une personne qui voit vos messages mais n’y répond jamais). Je m’explique. J’étais abonnée à plusieurs comptes assez incontournables sur les réseaux, ceux à qui on a envie d’écrire juste pour dire « merci, ton compte m’a inspirée, c’est grâce à toi que j’en suis là aujourd’hui, c’est toi qui m’as motivée, c’est ton livre qui m’a donné envie de devenir ce que je suis ! ». Et parfois, je l’ai fait ! Je leur ai écrit pour leur dire simplement merci, leur signifier que j’adorais leurs comptes et que leurs contenus étaient une aide précieuse pour moi au quotidien.

Comme beaucoup d’autres, je me suis donc fait littéralement « ghoster » : les messages étaient marqués comme vus, mais ne s’ensuivait aucune réponse, aucun like, aucune attention, aucun merci. On ne m’a jamais répondu.

À ce moment-là, je me suis dit qu’il était inconcevable pour moi d’être présente sur Instagram, d'être connue (même sans le vouloir), et de ne pas répondre aux messages des abonnés qui te suivent et te font confiance. À partir de ce jour, je me suis fixé une ligne de conduite pour répondre tant que faire se peut à tous les messages. Je dois quand même reconnaître qu’aujourd’hui c’est un peu plus sportif que ça ne l’était (rires), mais je me suis fait une promesse que j’essaye de tenir au maximum.

Ces « ghostages » m’ont vraiment atteinte personnellement, parce que les messages que j’envoyais n’étaient pas véritablement des questions posées qui attendaient une réponse (quels conseils me donnerais-tu, qu’as-tu fait comme études, etc.). Il s’agissait simplement de messages bienveillants, pour dire « merci », « j’aime ce que tu dégages », envoyés sans attente particulière et purement altruistes. Voilà donc comment l’aventure Instagram a commencé de mon côté.

Je possède également un compte Facebook, qui vit au rythme de celui de Instagram car les publications se mettent en ligne simultanément, ainsi qu’une chaîne Youtube que j’ai lancée récemment pour pouvoir diffuser les lives sur la médecine intégrative auprès d’un public qui n’a justement pas d’accès aux réseaux sociaux classiques.

Je me suis souvent fait la remarque que les conseils en naturopathie étaient très présents dans les livres, mais peu dans la sphère digitale. J’ai donc essayé de pallier cela, à mon échelle bien sûr !

Les conseils de Julie PRADINES pour adopter une meilleure alimentationAuriez-vous quelques conseils simples pour nos lecteurs qui souhaitent accéder à une meilleure alimentation ? Le batch cooking* par exemple ?

Même si elle n’est pas véritablement en lien avec l’alimentation, la première astuce que je peux vous donner c’est de ritualiser son matin. Je trouve que se lever le matin et être content de l’avoir fait aide déjà à démarrer la journée d’un bon pied !

Cela passe par exemple par un stretching au bord du lit pour étirer le corps après 7 ou 8 heures de station allongée, suivi d’un rituel ayurvédique avec la toilette du visage à l’eau florale et le massage avec une crème, le brossage des dents avec le gratte langue, etc. Installer un rituel le matin aide véritablement à se mettre dans un « good mood ».

Ensuite, à mon sens, la question fondamentale à se poser est : qu’est-ce que j’ai envie de m’apporter aujourd’hui ? Ce que l’on va ingérer conditionnera tout le reste de la journée. Si on choisit des viennoiseries, avec une baguette de pain beurrée et un jus d’orange, notre digestion sera littéralement plombée et le corps sera de toute évidence fatigué par cette première corvée. Voilà ce à quoi servira l’énergie réparatrice de la nuit : c’est quand même dommage ! En revanche, si on booste sa flore avec des minéraux et des vitamines dès le petit matin, on aborde plus sereinement le reste de sa journée, qui comportera inévitablement son lot de tracas.

Quoi qu’il en soit, si l’on se réfère à l’alimentation intuitive, le petit-déjeuner va varier d’une personne à une autre. Je ne recommanderai pas à quelqu’un qui est stressé et qui a l’estomac noué de manger le matin. L’issue ne pourrait être autre que des problèmes digestifs, parce que le corps n’en avait pas envie. Ensuite, est-on plutôt sucré ou salé ? Il ne faut pas aller à l’encontre de ses envies. Pour moi il n’existe pas de petit-déjeuner « modèle » car il y a une vraie palette de possibilités.

C’est ce que j’essaye d’offrir dans mes partages de recettes, pour que les gens en trouvent une qui leur fait envie et qui est facile à mettre en place pour eux. À titre personnel, je trouve dommage de prendre tous les matins le même petit-déjeuner à l’identique. Le corps va finir par se lasser et, comme il s’ennuie, c’est l’information principale qu’il envoie au cerveau, qui à son tour envoie cette information à l’intestin, qui finit par mal effectuer son travail et en résultent des ballonnements.

Je conseillerais donc de ritualiser sans pour autant routiner, pour être constamment dans l’éveil et dans l’optique de « qu’est-ce que je peux me faire comme cadeau ». Je dis toujours que nous sommes les personnes les plus importantes de notre vie. Sans nous, rien n’est possible. De tous les gens qui nous entourent, qui d’autre que nous pouvons nous faire de meilleur cadeau qu’un soin à nous-même ? Cela passe par des attentions toutes simples, comme un bon petit-déjeuner par exemple.

Concernant le batch cooking, je trouve que c’est une habitude intéressante parce qu’elle peut faire gagner un temps précieux, notamment aux personnes qui vivent à 100 km/h (c’est-à-dire à 80 % de la population je pense !). Ce qui est le plus difficile dans les repas, c’est de les varier. Souvent, on se met une pression énorme en se disant que chaque repas doit être différent.

Or on n’a pas toujours le temps ni l’inspiration pour ça ! Alors mon conseil, c’est de conserver une base de protéine végétale qu’on va exploiter différemment sur plusieurs repas.

Quels sont les intérêts du batch cooking ?Par exemple, on va préparer 600 g de quinoa, et à partir de ça on va simplement varier les légumes qui y seront associés en fonction des saisons. Lundi soir, ce sera par exemple du quinoa associé à du potiron rôti, des oignons rouges et de la feta ; le mardi midi ce sera un taboulé de quinoa avec des crudités et un filet de vinaigre de cidre parsemé de graines ; et enfin s’il en reste le mardi soir, on peut envisager des galettes de quinoa trempées dans un yaourt à la grecque.

Pour moi, c’est important de ne pas se mettre de pression. Le batch cooking, vu comme cela, permet d’avoir une base dans son frigo que l’on agrémente rapidement d’autres aliments pour varier les plaisirs sans trop de contraintes. Ce type de batch cooking peut être une alternative très bénéfique pour les personnes qui n’ont pas le temps de cuisiner un après-midi entier, en vue de préparer tous les repas de la semaine.

En consultation, souvent ce qui stresse le plus les gens, ce sont les moments plaisir. Lorsqu’on parle de batch cooking, je leur conseille souvent de faire un planning, et de commencer par positionner ces moments plaisir.

Le dimanche soir, on a souvent de la visibilité sur les écarts qui s’annoncent la semaine suivante (dîners entre amis, déjeuners de famille, journée marathon où l’on sait qu’on grignotera inévitablement sur le pouce…).

À partir de là, une fois que ces repas sont positionnés sur le calendrier, il est plus facile de les équilibrer avec des repas sains en amont et/ou en aval afin de permettre au corps d’être au maximum de ses capacités pour mieux digérer les éventuels excès.

C’est là tout l’avantage du batch cooking, qui permet d’éviter de s’affamer en jeûnant, pour compenser les repas trop riches ou trop gras.

Malgré tout, ce n’est pas une pratique à standardiser chez tout le monde. En fonction des personnes, des habitudes de vie et des envies, on ne l’appliquera pas de manière identique. L’essentiel pour moi reste de s’écouter et de faire ce qui nous convient, tout simplement. À chacun de trouver son propre modèle !

Avez-vous des plantes que vous affectionnez particulièrement, ou des compléments que vous recommandez régulièrement à vos consultants ?

Des plantes chouchou, il y en a tellement ! Dans mon top 3, je suis obligée de mettre la lavande, sinon je vais être reniée par ma famille (rires). La lavande donc, sous toutes ses coutures : huile essentielle, boisson, cosmétique, soin… C’est pour moi un incontournable pour toutes ses vertus apaisantes et antistress, quelle que soit notre manière de la consommer. Je ne connais personne qui résiste à la lavande !

Ensuite, je choisirais le gingembre. Pour moi c’est un booster naturel de l’immunité, un antibactérien, un antispasmodique… que je consomme à titre personnel très régulièrement.

Et en numéro un… votre question est particulièrement difficile pour moi parce que je suis une véritable passionnée de plantes adaptogènes ! Je considère que c’est une hygiène de vie à part entière, et j’en utilise énormément. Alors pour cette dernière plante à choisir, je vais tricher un peu, et opter pour un jus de légumes « bonne mine » qui fait du bien à l’intestin. Voici donc mon jus de légumes numéro un à base de carottes, de gingembre, de curcuma, de citron et de pomme (avec une petite goutte d’huile bio de première pression à froid pour l’assimilation : lin, cameline, avocat, chanvre…). C’est un élixir que je recommande pour prendre soin de son intestin.

Merci Julie                                    

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* Le batch cooking est une méthode de cuisine à domicile, basée sur la préparation d'un seul coup des différents plats à servir les jours suivants.